Le président camerounais Paul Biya a signé le 10 septembre 2025 un décret habilitant le ministre de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire à conclure un accord de financement avec la Banque Islamique de Développement (BID). Ce financement de 18,4 millions d'euros, soit environ 12,05 milliards de francs CFA, est destiné à la réalisation du Projet d'Appui à l'Éducation de Base au Cameroun (PAEBC).
Le décret n° 2025/455 du 10 septembre 2025, signé par le président Paul Biya, autorise officiellement la conclusion d'un Accord de financement de Vente à Tempérament avec la Banque Islamique de Développement. Ce document officiel, revêtu du sceau de la Présidence de la République, confère au ministre de l'Économie la faculté de délégation pour finaliser cet important accord de coopération.
L'accord s'appuie sur plusieurs textes de référence, notamment la loi de finances de la République du Cameroun pour l'exercice 2025, modifiée et complétée par l'ordonnance n° 2025/001 du 11 juillet 2025, ainsi que sur le décret portant organisation du gouvernement de 2011, lui-même modifié en 2018.
Ce financement de 12,05 milliards de francs CFA représente un investissement considérable dans le secteur éducatif camerounais. Le Projet d'Appui à l'Éducation de Base au Cameroun (PAEBC) vise à améliorer la qualité et l'accessibilité de l'enseignement primaire dans le pays, répondant ainsi aux défis persistants du système éducatif national.
Le choix de la formule "Vente à Tempérament" dans le cadre de ce financement islamique témoigne de l'adaptation aux principes de la finance islamique, qui prohibe les intérêts conventionnels au profit de mécanismes de financement participatif et éthique.
Cette signature intervient dans un contexte de renforcement des relations entre le Cameroun and les institutions financières islamiques internationales. La Banque Islamique de Développement, basée à Jeddah en Arabie Saoudite, est l'une des principales institutions de financement du développement dans le monde musulman et au-delà.
Le recours à cette institution financière s'inscrit dans la stratégie de diversification des sources de financement du développement menée par les autorités camerounaises, permettant ainsi de réduire la dépendance vis-à-vis des bailleurs traditionnels.
Le PAEBC devrait contribuer significativement à l'amélioration des infrastructures scolaires, à la formation des enseignants et à l'équipement des établissements d'enseignement primaire. Ce projet s'inscrit dans la lignée des objectifs de développement durable, particulièrement l'ODD 4 qui vise à "assurer une éducation de qualité inclusive et équitable et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie pour tous".
L'éducation de base étant un secteur prioritaire pour le développement socio-économique du Cameroun, cet investissement pourrait avoir des répercussions positives durables sur le capital humain national.
Selon l'article 2 du décret, ce texte sera enregistré, publié suivant la procédure d'urgence, puis inséré au Journal Officiel en français et en anglais, conformément au caractère bilingue de la République du Cameroun. Cette procédure d'urgence témoigne de la priorité accordée par les autorités à ce projet éducatif.
La signature officielle de l'accord avec la BID devrait intervenir dans les prochaines semaines, permettant ainsi le démarrage effectif des activités du PAEBC et la mobilisation des ressources financières allouées.
Cette initiative illustre la volonté du gouvernement camerounais de maintenir ses investissements dans les secteurs sociaux prioritaires, malgré les défis économiques contemporains, en s'appuyant sur des partenariats financiers diversifiés et innovants.