Parmi tous les candidats engagés dans l’élection présidentielle d’octobre prochain, Paul Biya serait celui qui est le plus malaimé compte tenu de sa longévité au pouvoir. Le président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) veut enchaîner, mais les hommes de l’opposition ont bien l’intention de l’en empêcher. Les noms qui font peur au régime en place sont Issa Tchiroma et Bouba Bello Maigari, entre autres.
La volonté du peuple, suffisamment affirmée dans les médias et sur les réseaux sociaux, est de voir arriver à cette élection une coalition d’opposants. Cela leur permettrait d’unir leurs forces et d’inquiéter plus sérieusement le parti au pouvoir, mais l’idée n’est pas encore exécutée par les concernés.
Prenons par exemple Issa Tchiroma Bakary, il ne semble pas faire l’unanimité. Il a récemment fait parler de lui en écrivant une lettre ouverte à Cavayé Yeguié Djibril, président de l’Assemblée nationale. Dans cette note, il critique vivement la gestion du Septentrion et accuse les élites de la région de négliger les intérêts de leurs populations. Cette lettre a suscité des réactions mitigées, certains considérant ses propos comme un cri du cœur nécessaire pour dénoncer les injustices, tandis que d'autres pourraient y voir une attaque personnelle ou politique.
Issa Tchiroma Bakary a servi le régime, faisant de lui un homme dont on ne sait pas vraiment si la lutte contre ce même régime aujourd’hui est sérieuse. Le candidat, président du Front pour le salut national du Cameroun (FNSC), est aussi auteur d'une lettre de 24 pages adressée aux Camerounais, dans laquelle il expose sa vision pour le pays et appelle à un changement de régime. Il y souligne la nécessité de refonder la nation et de bâtir une démocratie plus vivante et plus juste.
Autant de choses qui font dire à N’zui Manto, par exemple, qu’au regard du casting des candidats retenus, « j’ai décidé et ce au lendemain de la liste des candidats retenus par Elecam, de soutenir le président du FNSC, Issa Tchiroma Bakary ».
Issa Tchiroma s’impose alors de plus en plus comme le choix idéal des Camerounais, surtout après l’exclusion de Maurice Kamto de la course. Les choses étant ce qu’elles sont, il pourrait très vite monter encore dans les sondages et créer la sensation, ce qui ne rend pas tranquille le RDPC, parti au pouvoir.