Actualités of Tuesday, 28 October 2025

Source: www.camerounweb.com

Crise du carburant à Douala – Les stations fermées, les usagers bloqués et les tensions qui montent

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Un pays à l’arrêt. Depuis hier, la ville de Douala est plongée dans le chaos après la fermeture des stations-service, ordonnée par les autorités pour empêcher le ravitaillement des manifestants opposés à la victoire de Paul Biya à l’élection présidentielle. Résultat : des milliards de Camerounais sont bloqués, les transports en commun paralysés, et les tensions sociales atteignent un niveau critique.


Hier, au quartier Bonabéri, un chauffeur a fait le plein d’essence pour son voyage de ce mardi. À peine sorti de la station, il a été interpellé par la police, qui a vidé son réservoir, le soupçonnant de vouloir ravitailler les manifestants. Un autre usager, à Bilongue, a subi le même sort : des vandales ont vidé le réservoir de sa moto.


Ces incidents illustrent l’atmosphère de méfiance et de peur qui règne dans la ville. Les autorités, craignant que le carburant ne soit utilisé pour alimenter les barricades et les incendies, ont ordonné la fermeture de toutes les stations-service. Une décision qui pénalise désormais l’ensemble de la population.



Ce mardi matin, la plupart des stations restent fermées, plongeant Douala dans une crise logistique sans précédent. Les taxis, motos-taxis et voitures personnelles sont cloués au sol, faute de carburant. Les travailleurs et les élèves peinent à se déplacer, aggravant les tensions sociales et économiques.
« Je dois me rendre au travail, mais il n’y a aucun transport. Comment vais-je faire ? », s’interroge un habitant de Bonabéri, désespéré. Les commerces et les écoles commencent à subir les conséquences de cette paralysie, alors que les manifestations se poursuivent dans plusieurs quartiers.



Les incendies d’édifices publics et les actes de vandalisme commis par des manifestants en colère ont poussé les autorités à durcir leur réponse. Mais cette fermeture des stations-service risque d’aggraver la colère populaire, déjà à son comble après la proclamation controversée des résultats électoraux.
« On nous punit tous pour quelques manifestants. C’est injuste ! », s’indigne un autre citoyen, qui voit dans cette mesure une répression collective.