Vous-êtes ici: AccueilActualités2021 10 01Article 621364

Actualités of Vendredi, 1 Octobre 2021

Source: La Nouvelle Expression

Crise au RDPC: qui est réellement le Sous-préfet de Bengbis, le indéboulonnable récidiviste ?

Image d'archives Image d'archives

Le chef de terre dont la résidence vient d’être incendiée par des militants en colère, avait déjà fait des révélations hallucinantes, non seulement sur des stratégies qu’il avait mises en branle pour déblayer le chemin au seul parti au pouvoir, mais aussi sur la mainmise de l’administration sur Elecam quand il était sous-préfet de Bazou.

Dans une correspondance riche en révélations adressée au Préfet du Ndé le 22 juin 2020, Mfopou Aliyou avouait d’emblée avoir déployé personnellement un plan pour neutraliser l’opposition dans la circonscription administrative qu’il coiffait.

«Lors de la période du double scrutin législatif et municipal du 09 février 2020, J’ai mis sur pied une stratégie afin de désarçonner l’opposition et de faire de Bazou le sanctuaire du Rdpc à travers une délivrance sélective des certificats de domicile», confessait-t-il.

Il accusait aussi son ancien chef d’avoir mis «les pieds dans le plat en délivrant les certificats de domicile en mes lieux et place, sous le fallacieux prétexte que vous avez reçu un appel de la Présidence». Cette manœuvre faisait d’ailleurs partie des griefs des partis politiques de l’opposition lors des élections sus-évoquées.

Le pouvoir de nuisance de l’administration ne se limitait pas seulement au refus de délivrer ou à délivrer à tête chercheuse certaines pièces exigibles dans la constitution des dossiers de candidature, mais s’étendait même jusqu’à Elecam où elle pouvait faire manipuler à sa guise, les procès-verbaux, selon les révélations du même chef de terre.

«Après le double scrutin législatif et municipal au cours duquel l’arrondissement de Bazou a réalisé les meilleurs résultats, vous m’avez accusé injustement d’avoir demandé à la commission communale de supervision d’inscrire dans son procès-verbal que ses travaux se sont achevés le 11 février à 4 heures du matin, afin que la session de plein-droit ait lieu le deuxième mardi après la proclamation des résultats, c’est-à-dire le 25 février 2020 (…). Vous avez convoqué le chef d’antenne Elecam de Bazou pour la menacer et la cribler d’injures.

Vous lui intimiez l’ordre de changer la date de fin des travaux inscrite dans le procès-verbal afin que la session de plein-droit se tienne le 18 février 2020», révèle l’ancien sous-préfet de Bazou. «Vous m’avez instruit de faire venir en urgence à la préfecture de Bangangté, les représentants de

l’administration et celui du Rdpc au sein de la Commission communale de supervision afin de changer la date de fin des travaux de cette commission. Le sens du vent ayant changé, ils ont poireauté devant votre bureau le 12 février 2020 de 08 heures à 17 heures 30 min pendant que vous auditionniez le -Chef d’antenne Elecam de Bazou au commissariat spécial », poursuivait-il.

«Avant la tenue des élections du 9 février 2020, je vous ai fait tenir un rapport confidentiel sur la situation politique dans l’arrondissement de Bazou. J’y relevais à grand trait l’impopularité et le sectarisme du candidat Djeuhon Frédéric, ignorant qu’il était votre favori au poste de Maire. Vous lui avez remis le rapport pour me vouer aux gémonies».

Cette implication personnelle du sous-préfet dans les opérations de vote dans l’arrondissement de Bazou avait failli mettre le feu aux poudres, n’eût été la tiédeur des populations de cette localité. Il a déjà dû se rendre compte, à son corps défendant aujourd’hui, que les électeurs de Bengbis et de Bazou ont des tempéraments différents.