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Actualités of Jeudi, 14 Décembre 2017

Source: actucameroun.com

Crise anglophone: les populations 'exaspérées' par les violences

La recrudescence des affrontements agace les riverains dont le quotidien est bouleversé La recrudescence des affrontements agace les riverains dont le quotidien est bouleversé

Depuis près de deux semaines, l’école primaire d’Ewelle, dans l’arrondissement d’Eyumojock, n’a pas reçu le moindre élève. Ce constat fait par Mme Mary Mbi Tata, la directrice de cette école publique, illustre l’impact de la crise dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sur les populations. Dans la plupart des villes des régions concernées par les tensions socio-politiques, les habitudes de vie des populations ont été fortement modifiées. Ajong Bridget, parent d’élève qui s’est confié à des journalistes du quotidien Cameroon Tribune, estime que c’est l’avenir de toute une génération qui est ainsi menacée. Elle plaide pour que des solutions soient rapidement trouvées à la crise.

Pour le gouverneur de la région du Sud-Ouest, la situation est revenue à la normale en zone urbaine, mais c’est en zone rurale que les choses restent timides. Bernard Okalia Bilaï affirme que « la population est déjà fatiguée, exaspérée par les agissements odieux, qui consistent notamment à empêcher les enfants d’aller à l’école (…) ». Il poursuit : « Lorsque les forces [de défense, Ndlr] se retirent d’une localité, les terroristes en profitent pour poser leurs actes (…) des populations disent être en danger ici et là… ».

Plusieurs organismes internationaux signalent le déplacement massif de camerounais vers le Nigeria. Dans un article paru sur son site internet le 7 décembre dernier, le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) estimait à 5277, le nombre de camerounais déjà enregistrés par l’agence du HCR du Nigeria. Les demandeurs d’asile proviendraient principalement d’Akwaya, Otu, Eyumojock, Nsan, Dadi et Bodam dans le Sud-Ouest.

A Buea, des enseignants d’établissements privés disent n’avoir pas été payés depuis sept mois. Dans les marchés de Limbe et de Kumba, les activités tournent au ralenti. Des commerçantes affirment que les ghost-town (villes mortes) ont un sérieux impact sur leurs revenus. Face à ces plaintes, le gouverneur Okalia Bilaï rassure : « Les communautés doivent pouvoir vivre tranquillement (…) Nous restons vigilants et nous contrôlons la situation ».