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Actualités of Samedi, 11 Mars 2017

Source: cameroon-info.net

Crise anglophone: la sécession frappe-t-elle aux portes du Cameroun ?

Une rue de Bamenda le 9 janvier 2017 Une rue de Bamenda le 9 janvier 2017

Ca fait déjà 4 mois que le Gouvernement fait face à la crise anglophone. Depuis sa naissance les membres du Gouvernement ont posé un certain nombre d’actions. Il y a eu des rencontres avec les leaders de la contestation anglophone. De premières mesures notamment dans le secteur de l’éducation ont été prises avec l’affectation des enseignants dans les zones anglophones.

Il y a aussi eu des positions du Gouvernement qui ont offusqué plusieurs. Par exemple l’arrestation des leaders anglophone qui est dénoncée par le camp adverse. On peut aussi parler de la coupure d’internet dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Ce qui n’a pas du tout contribué à arranger la situation. La crise commence donc à durer avec un fond de demande soit de fédéralisme, soit de sécession. Approchés par le Quotidien Emergence édition du 10 mars 2017, des experts débattent sur la récente mission du Premier Ministre dans les Régions anglophones et sur l’idée du sécessionnisme.

Pour Me Emmanuel Simh avocat au Barreau du Cameroun le Gouvernement devrait prendre plus au sérieux cette crise. «Seul le Président sait pourquoi il a envoyé son Premier Ministre dans le Nord-Ouest sans rien de concret. Le Président Biya veut tout simplement enlever son Premier Ministre, et donc il l’envoie dans une mission qu’il ne peut réussir.

Lorsqu’on arrête des personnes avec qui on a négocié, avec qui va-t-il échanger lorsqu’il se rend dans le Nord-Ouest ? Le Président Biya sait très bien qu’en envoyant Philemon Yang il n’y aura aucun résultat. C’est une façon de lui démontrer qu’il n’a pas de compétence et qu’il doit repartir. Je suis surpris qu’il ait accepté cette mission».

Victor Onana président du comité directeur de l’Union des Populations du Cameroun déclare «les conseils régionaux ne font pas partie des questions adressées à cette étape-ci des négociations avec la partie dite anglophone sauf si je me trompe. La question serait donc pourquoi Paul Biya n’applique pas les lois sur la décentralisation ? A cette question comme à d’autres, je vous renverrais au personnage lui-même.

Ce que je retiens c’est que cette revendication est partagée par tous les camerounais et n’est donc pas l’apanage des seuls grévistes au point d’en faire une affaire personnelle de ceux-ci. Cela prouve que le pouvoir n’a toujours pas saisi la vraie nature des revendications. Celles-ci sont de nature politique et le Premier Ministre n’a pas cette envergure-là et ne peut donc pas proposer des solutions politiques qui sont du ressort quasi exclusif du Président de la République».

Aimé Cyprien Olinga président du front démocratique révolutionnaire pense qu’effectivement la sécession est à la porte du Cameroun. «Nous nous serions attendus à ce que le Premier Ministre aille dans le Nord-Ouest avec quelque chose de suffisamment concret pour que la situation se normalise de ce côté. Mais on a l’impression que le Président lui-même ne veut pas que cette crise se règle. On a l’impression que le Gouvernement est très content de voir la situation s’enliser.

La sécession est justement à la porte du Cameroun. Il faut absolument que le Président trouve une solution à ce problème. On ne peut pas rester indéfiniment sans réagir et prendre des décisions qui s’imposent sans organiser un véritable dialogue avec ceux qui sont accusés d’être à l’origine de cette situation.

On ne peut pas continuer à ne pas discuter avec eux et penser que la situation va se régler d’elle-même», déclare-t-il.