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Actualités of Mercredi, 29 Mars 2017

Source: cameroon-info.net

Crise anglophone: Christopher Fomunyoh s’oppose à la sécession

Christopher Fomunyoh, directeur Afrique du National democratic institute (Ndi) Christopher Fomunyoh, directeur Afrique du National democratic institute (Ndi)

Christopher Fomunyoh ne veut pas voir le Cameroun séparé de sa partie anglophone. Le directeur Afrique du National democratic institute a expliqué sa position dans la longue interview publiée sur le site Internet du journal Germinal le 25 mars 2017. « Comme vous le savez, en panafricaniste convaincu, je n’ai jamais prôné la sécession ou une quelconque séparation, et ma position n’a pas changé. Au moment où les grands ensembles se forment partout ailleurs dans le monde, l’émiettement des pays africains serait contreproductif pour le développement et pour l’intégration nationale et continentale », a dit ce citoyen camerounais à qui une certaine opinion prête des ambitions présidentielles. Il considère que le débat entre la décentralisation et le fédéralisme est mal posé.

Pour lui, « il faut d’abord créer les conditions favorables pour un débat instruit et constructif, un débat franc et sincère sur le mode de gouvernance de notre pays ». Christopher Fomunyoh se dit par ailleurs « agacé du fait que ce débat se tienne alors que ceux qui ont posé le problème au départ — et de la manière la plus civilisée et paisible que possible — se trouvent en détention à Kondengui pour être traduits devant un tribunal militaire ». Il demande d’éviter de tomber dans une fixation sur la forme de l’État qui s’articulerait uniquement autour de la décentralisation ou du fédéralisme. « Nous devons dépasser cette posture », conseille-t-il.

Sur un tout autre plan, Christopher Fomunyoh dénonce la coupure d’Internet au Nord-Ouest et au Sud-Ouest. « Comment peut-on ne pas partager la consternation de cette population qui ne l’oublions pas, à elle seule dépasse de loin la population totale des trois pays voisins que sont le Gabon, la Guinée équatoriale et le Congo Brazzaville ? Même s’il y a eu des actes isolés de cybercriminalité au début de la crise, il existe plusieurs façons de contrer ces actes pour la plupart minimes, sans avoir à châtier des populations innocentes en les privant de leur liberté fondamentale d’accès à l’information. Par ailleurs, cette coupure d’Internet a un coût négatif sur notre économie, tout comme elle ternit gravement l’image de notre pays sur la scène africaine et internationale. Les gens en parlent partout à travers le monde ; ils marquent leur étonnement par rapport à notre incapacité à valoriser les atouts dont nous disposons, et ça fait très mal », conclut-il.