Actualités of Friday, 12 December 2025
Source: www.camerounweb.com
Ferdinand Ngoh Ngoh prépare la relève de Martin Mbarga Nguélé
Dans son vaste plan de remaniement, le Secrétaire général de la Présidence cible aussi la tête de la police. Victor Ndocky, ambassadeur à Berlin et ancien cadre de la DGSN, est pressenti pour prendre les rênes.
Alors que l'attention se porte sur les possibles changements au gouvernement et au Cabinet Civil, Ferdinand Ngoh Ngoh, le Secrétaire général de la Présidence de la République, étend sa stratégie de reconfiguration des appareils sécuritaires. Selon des informations concordantes, il souhaiterait également le départ du Délégué général à la Sûreté nationale (DGSN), Martin Mbarga Nguélé, et proposerait de le remplacer par Victor Ndocky, l'actuel ambassadeur du Cameroun en Allemagne. Cette manœuvre, si elle aboutissait, placerait un fidèle du Secrétariat général à la tête de l'une des institutions les plus sensibles du pays, consolidant ainsi l'emprise de Ngoh Ngoh sur les leviers sécuritaires intérieurs.
Le choix de Victor Ndocky n'est pas anodin. Il incarne un profil à la fois technique et politique. Ancien Secrétaire général de la DGSN, Ndocky connaît parfaitement les rouages, les dossiers et les personnels de la police nationale. Cette expérience interne constitue un atout majeur pour qui souhaite reprendre en main l'institution. Depuis son poste d'ambassadeur en Allemagne, il est resté dans le giron de l'administration présidentielle. Son rappel à Yaoundé pour un poste aussi stratégique signifierait une promotion de haute confiance, probablement négociée ou appuyée par Ngoh Ngoh lui-même.
Son grade de commissaire divisionnaire dans la police légitime son retour à la tête de la hiérarchie, offrant une couverture technique à une nomination éminemment politique. Sa nomination viserait à rafraîchir le leadership de la DGSN et à y installer une direction plus alignée sur les visées du Secrétariat général de la Présidence.
Le souhait de voir partir Martin Mbarga Nguélé pourrait s'expliquer par la recherche d'un alignement total. Ngoh Ngoh, dans sa logique de contrôle, préférerait à la tête des institutions clés des personnalités dont la loyauté lui est directement acquise, ou du moins qui ne doivent leur position qu'à son arbitrage. Couplée avec le projet de placer un fidèle au MINAT (Philippe Mbarga Mboa en remplacement de Paul Atanga Nji), cette nomination à la DGSN permettrait de coordonner étroitement l'action de la police nationale avec la gouvernance territoriale, les deux étant sous l'influence du même cercle présidentiel.
Comme pour d'autres poids lourds du régime, une longue présence à un poste sensible peut générer une autonomie et une influence qui échappent au contrôle du Secrétaire général. Un changement permet d'imposer un nouvel équilibre et de redistribuer les cartes du pouvoir.
Cette volonté de remplacer le Délégué général à la Sûreté nationale ne doit pas être vue de manière isolée. Elle s'inscrit dans un vaste mouvement de reconfiguration des postes sécuritaires et souverains envisagé par Ferdinand Ngoh Ngoh. Au Ministère de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji serait remplacé par Philippe Mbarga Mboa. À la DGSN, Martin Mbarga Nguélé céderait sa place à Victor Ndocky. Au Cabinet Civil de la Présidence, Samuel Mvondo Ayolo laisserait son fauteuil à André Magnus Ekoumou.
Cet ensemble dessine les contours d'une restructuration ambitieuse visant à placer des hommes de confiance, souvent issus de l'appareil diplomatique ou présidentiel, aux commandes opérationnelles de l'État. L'objectif est clair : assurer une cohérence et une loyauté maximales dans l'exercice des fonctions régaliennes.
La mainmise sur la DGSN représenterait pour Ferdinand Ngoh Ngoh le contrôle du dernier maillon majeur de la chaîne de sécurité intérieure. En plaçant Victor Ndocky, un professionnel connu mais dont la carrière serait relancée par cette nomination, il s'assurerait théoriquement d'une loyauté et d'une réactivité accrues. La police nationale, avec ses milliers d'agents et ses prérogatives étendues, constitue un instrument de pouvoir considérable dont la maîtrise conditionne largement la stabilité du régime.
Cependant, la police nationale est une institution complexe et le poste de Délégué général est soumis à de fortes pressions et enjeux. Paul Biya, en arbitre suprême, évaluera si ce changement sert la stabilité qu'il chérit. La validation ou le rejet de cette proposition sera un indicateur clair de l'étendue du pouvoir réellement délégué par le président à son influent Secrétaire général en cette période de préparation de l'avenir.