À moins de six semaines de l’élection présidentielle camerounaise prévue le 12 octobre 2025, le climat politique s’alourdit. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a tiré la sonnette d’alarme, dénonçant des restrictions croissantes de l’espace civique et démocratique. Ces entraves, selon l’ONU, menacent la tenue d’un scrutin libre et transparent.
Le Haut-Commissaire Volker Türk a souligné que « l’égalité d’accès à la participation aux processus électoraux pour tous les Camerounais est absolument essentielle ». Pourtant, plusieurs candidats de l’opposition et leurs partisans font face à des intimidations, des menaces, voire des arrestations arbitraires. Le 4 août, 53 militants ont été interpellés devant le Conseil constitutionnel à Yaoundé, accusés de troubles à l’ordre public. Bien que libérés, leur arrestation reste symbolique d’un durcissement du pouvoir envers les voix dissidentes.
Exclusions et censures
Les restrictions ne s’arrêtent pas là. Des personnalités politiques ont été exclues de la course présidentielle, tandis que des irrégularités dans l’inscription des électeurs sont signalées. Par ailleurs, l’interruption musclée d’une interview télévisée de Dieudonné Yebga, figure de l’opposition, sur la chaîne STV le 7 août, illustre la pression exercée sur les médias. « Nul ne devrait être arrêté pour avoir exercé ses droits à la liberté d’expression », a rappelé Volker Türk.
L’ONU exhorte le gouvernement camerounais à garantir un environnement électoral apaisé et inclusif. « Il est à déplorer qu’un tel environnement ne semble pas prévaloir au Cameroun », a regretté le Haut-Commissaire. La communauté internationale observe de près la situation, alors que les craintes d’un scrutin entaché d’irrégularités grandissent.
Alors que le Cameroun se prépare à un scrutin crucial, les appels à la transparence et au respect des droits fondamentaux se multiplient. La crédibilité de l’élection dépendra largement de la capacité des autorités à garantir un processus équitable et ouvert à tous.