Actualités of Tuesday, 6 May 2025

Source: www.camerounweb.com

Coup de tonnerre: Paul Biya salue le rôle déterminant des confessions religieuses dans la stabilité nationale

Dans une déclaration qui résonne comme un hommage aux institutions religieuses du pays, le président Paul Biya a réaffirmé le rôle crucial que joue la religion dans la cohésion sociale et la stabilité politique du Cameroun. Cette prise de position, partagée sur ses réseaux sociaux ce mardi 6 mai, intervient dans un contexte où le pays continue de faire face à divers défis sécuritaires et sociaux.


Sur sa page Facebook officielle, le chef de l'État camerounais a mis en exergue la contribution qu'il qualifie d'"inestimable" des différentes confessions religieuses au développement harmonieux du pays. "La religion, puissant facteur de cohésion sociale et utile à l'hygiène morale des citoyens, a une contribution importante à apporter au maintien voire à la formation des institutions nationales et à la paix sociale", a déclaré Paul Biya dans ce message largement relayé par les canaux de communication de la présidence.

Cette déclaration souligne l'importance que le gouvernement accorde aux organisations religieuses dans un pays où la diversité confessionnelle est une réalité quotidienne. Le Cameroun, avec ses communautés chrétiennes (catholiques, protestantes, évangéliques), musulmanes et adeptes des religions traditionnelles, représente en effet une mosaïque de spiritualités qui coexistent généralement dans un climat de respect mutuel.

Au-delà de la simple reconnaissance, le président Biya a appelé à un renforcement des relations entre l'État et les organisations religieuses. Il a notamment invité les leaders religieux de toutes confessions à "poursuivre et à renforcer leur rôle de médiateurs, d'éducateurs et de promoteurs des valeurs civiques" au sein de la société camerounaise.

Cette main tendue du pouvoir politique intervient à un moment où certaines régions du pays font face à des défis sécuritaires importants, notamment dans les zones frontalières avec le Nigeria où sévit la secte Boko Haram, ainsi que dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à une crise sociopolitique depuis plusieurs années.

Selon des analystes politiques contactés par Camerounweb.com, cette déclaration de Paul Biya s'inscrit dans une approche pragmatique du rôle que peuvent jouer les institutions religieuses dans la pacification des tensions sociales.
"Le président reconnaît que les organisations religieuses disposent d'un capital moral et d'une influence significative sur les populations, notamment dans les zones rurales où la présence de l'État est parfois limitée", explique Dr. Mbouo Jean, sociologue des religions à l'Université de Yaoundé I. "En les associant plus étroitement aux efforts de consolidation de la paix sociale, l'État peut espérer renforcer son action et sa légitimité auprès des citoyens."

Cette déclaration présidentielle fait également écho aux préoccupations croissantes concernant la prolifération de mouvements religieux non conventionnels dans le pays. En effet, ces dernières années ont vu l'émergence de nombreuses églises de réveil et autres groupes spirituels dont certains ont été accusés de dérives sectaires.

En soulignant l'importance du "respect scrupuleux des lois de la République" par tous les acteurs religieux, Paul Biya rappelle implicitement le cadre légal dans lequel doivent s'inscrire les activités des organisations confessionnelles.
Des réactions contrastées

Si les principales organisations religieuses du pays n'ont pas encore réagi officiellement à cette déclaration présidentielle, des voix se sont déjà élevées pour saluer cette reconnaissance du rôle des confessions religieuses dans la stabilité nationale.

"Cette déclaration est un encouragement pour toutes les communautés religieuses qui œuvrent quotidiennement à l'éducation morale des citoyens et à la promotion de la paix", a déclaré à Camerounweb.com l'Imam Moussa Oumarou de la Grande Mosquée de Yaoundé.

D'autres observateurs de la scène politique nationale y voient une manœuvre stratégique visant à s'assurer le soutien des leaders religieux dans un contexte politique potentiellement instable. "Le président cherche à consolider ses alliances avec tous les acteurs influents de la société camerounaise", estime un analyste politique qui a requis l'anonymat.