Coup d'Etat: ces pratiques qui rendent Paul Biya vulnérable

Les coups d’Etat sont de retour sur le continent. En deux ans, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la Guinée ont connu des renversements de régime. Dans la majorité des cas, les putschs ont été planifiés et exécutés par la garde présidentielle. Ce sont les proches collaborateurs des présidents qui organisent leur renversement sans effusion de sang. Depuis le coup d’Etat spectaculaire du Gabon, des analystes se demandent si le Cameroun voisin pourrait être touché par le phénomène.

En effet, Paul Biya( 90 ans), dirige le Cameroun sans partage depuis 1982. Selon plusieurs acteurs politique, il prépare son fils pour prendre sa place répétant ainsi le schéma de la dynastie des Bongo au Gabon. Au Cameroun, le cercle de Paul Biya est très restreint. Contrairement aux apparences, le Secrétaire général de la présidence de la République et le Directeur du cabinet civil de la présidence de la République ont très peu accès au chef de l’Etat. Leur contact avec le président de la République est strictement surveillé.

« Le directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo, ou le secrétaire général, Ferdinand Ngoh Ngoh, est fouillé à chaque audience et reste souvent plusieurs jours sans le patron pour le voir», rapporte Jeune Afrique.

La seule personne qui partage le quotidien du président de la République est le contre-amiral Joseph Fouda. Paul Biya l’estime beaucoup. En effet, il était avec la première dame Jeanne-Irène Biya durant la tentative de coup d’Etat 1984.

Amour et fidélité

Pour se protéger, Paul Biya a créé des pratiques qui pourraient jouer contre lui. Le chef de l’Etat selon des sources bien introduites, a créé une barrière entre lui et le monde extérieur. Il ne reçoit presque jamais les appels téléphoniques et n’est pas une personne connectée aux TIC. Cette tâche revient au contre-amiral qui remplit également de nombreuses missions secrètes pour le président de la République.

« Contrairement à d’autres présidents, qui sont à peine moins âgés que lui, l’ancien séminariste n’a jamais décidé de s’offrir un smartphone. Il ne brosse pas les applications, ne troque pas contre l’actualité. C’est d’une autre époque. lui, passer par le contre-amiral qui transmet les requêtes. Ensuite, le président peut vous rappeler s’il le souhaite », rapporte Jeune Afrique.
Le média précise cependant que le contre-amiral Joseph Fouda entretient des relations froides avec la nouvelle première dame Chantal Biya qui estime qu’il a été trop proche de Jeanne-Irène Biya.

Ami de Roger Motaze (neveu de Jeanne-Rène Biya), l’officier, n’a jamais été proche de l’actuelle Première Dame, dont l’influence Paul Biya s’est réfugiée dans ses appartements. Il y a un accord cordial entre eux aux yeux des non-initiés. Mais pour les plus expérimentés pour les justiciers d’Etoudi, l’ambiance est beaucoup plus froide », explique Jeune Afrique.