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Actualités of Wednesday, 27 December 2023

Source: www.camerounweb.com

Coulisses de l'affaire Martinez Zogo: nouveaux développements révélés par Jeune Afrique

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Suite aux récents rebondissements dans l'affaire Martinez Zogo au tribunal militaire de Yaoundé, une série d'événements a révélé des intrigues politiques et des tensions internes, suscitant des interrogations quant à l'indépendance de la justice au Cameroun.

Jeune Afrique, qui a suivi de près cette affaire, a souligné une hypothèse intrigante qui a circulé à Yaoundé : celle d'un complot orchestré par les bénéficiaires présumés de la libération controversée des suspects, notamment l'homme d'affaires Amougou Belinga et l'ex-dirigeant de la DGRE, Leopold Maxime Eko Eko. Cependant, cette théorie n'a pas été étayée par des preuves tangibles. Dans l'entourage du juge Sikati II Kamwo, on insiste sur la prise d'une décision souveraine basée sur les éléments disponibles.

En coulisses, des sources anonymes ont suggéré que le magistrat cherchait à s'affranchir d'une tutelle influente qui aurait exercé une pression significative sur l'enquête. Il semble que cette tentative d'indépendance ait été la principale raison de sa mise à l'écart. Des questions subsistent quant à la non-information du président du tribunal et du ministre de la Défense, qui ont découvert l'ordonnance de libération par le biais de l'opinion publique.
En mars dernier, Sikati II Kamwo avait été reçu par le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, qui lui avait confié les clés de l'enquête Martinez Zogo, affirmant qu'il avait "les mains libres" pour faire toute la lumière sur les circonstances du décès du journaliste.

L'intervention des autorités militaires dans l'affaire soulève des préoccupations. Le président du tribunal militaire a récemment rappelé à ses juges d'instruction l'obligation de déposer toute décision de mise en liberté à son cabinet. Certains observateurs y voient une tentative de reprise en main de la juridiction et de l'enquête par les autorités militaires.

En parallèle, l'affaire a pris un nouveau tournant avec l'évocation d'un deuxième commando. Le juge Sikati II Kamwo s'est intéressé à Stéphane Martin Savom, un magistrat municipal jusqu'alors hors de la lumière. Convoqué à plusieurs reprises, Savom a refusé de comparaître, ce qui a conduit à sa mise en détention provisoire par le nouveau juge d'instruction.

Ces développements suscitent des préoccupations quant à l'indépendance et à l'impartialité du système judiciaire au Cameroun, une situation dénoncée par certains avocats qui décrivent la mise à l'écart du juge d'instruction comme une "appropriation de la juridiction" et une "dérive anticonstitutionnelle".