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Actualités of Mardi, 12 Juin 2018

Source: camer.be

Concours de police: voici les vraies raisons du retard des résultats

9 300 candidats ont été déclarés admissibles sur les 150 000 ayant pris part aux différents concours 9 300 candidats ont été déclarés admissibles sur les 150 000 ayant pris part aux différents concours

Voilà une dizaine de mois que les différents concours pour le recrutement des fonctionnaires de police à différents grades ont eu lieu. Les résultats définitifs toujours attendus.

Mai 2017. Un arrêté du délégué général à la Sûreté nationale pour l’ouverture d’un concours direct pour le recrutement de près de 5 000 élèves-gardiens de la paix au Centre d’instruction et d’application de la Police (CIAP) de Mutengene est signé. L’arrêté sus-évoqué sera suivi d’autres, portant ouverture de concours pour le recrutement des élèves-inspecteurs de police, pour la même institution, des élèves officiers de police et des élèves-commissaires de police pour le compte de l’Ecole nationale supérieure de police de Yaoundé (ENSPY). Au total, les différents concours ouverts par les autorités camerounaises donnent droit à 5 750 places au sein de la Police camerounaise, et ce dans les différents grades de ce corps. Celles-ci se répartissent comme suit pour les concours directs : 5 020 élèves-gardiens de la paix, ce qui est une grande première en matière de recrutement au sein de la Police nationale ; 415 élèves-inspecteurs de police ; 110 élèves-officiers de police et 80 élèves-commissaires de police. Alors que les concours spéciaux, réservés à ceux des éléments de ce corps jouissant déjà d’une ancienneté d’au moins cinq ans prévoient 50 élèves-inspecteurs de police ; 50 élèves-officiers de police et 25 élèves-commissaires de police. Les différents concours ont eu lieu entre le 5 août et le 2 septembre de la même année, c’est-à-dire 2017, pour ce qui est des épreuves écrites notamment. Un échelonnage qui permet de laisser la possibilité à un candidat de postuler à plusieurs grades.

Un processus informatisé

Selon des informations puisées à bonne source, ils étaient plus de 150 000 jeunes camerounais, dont l’âge variait entre 17 et 30 ans à avoir fait acte de candidature. Parmi ceux-ci, l’on dénombre environ 70 000 qui briguaient le grade d’élève-gardien de la paix, alors que 64 000 voulaient devenir inspecteurs de police. 17 000 ont postulé pour le grade d’officier de police et 5 000 espéraient arborer les quatre étoiles des commissaires de police. Le processus mis en place est dès lors simple : inscriptions en ligne, car au niveau de la délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN), souligne-t-on, l’on voulait éviter le maximum de contacts entre les candidats et les personnes impliquées dans l’organisation. Une inscription qui donnait ensuite droit à un numéro. Le système ainsi institué permet au candidat d’évoluer sous anonymat. Des innovations qui vont d’ailleurs se poursuivre lors des épreuves écrites qui voient, en lieu et place des noms et numéros de candidats généralement utilisés, l’instauration du code à barres qui est la représentation d’une donnée numérique sous forme de symbole constitué de barres. L’usage de cette technologie dans ce processus, si elle peut apparaître simple, limite néanmoins toute intrusion par des mains inexpertes. Elle est d’ailleurs appliquée jusque dans les épreuves physiques et même l’oral tient-on à préciser.

Des concours de plus en plus relevés

Selon les mêmes sources, une chose caractérise désormais les concours d’entrée à la Police camerounaise: le niveau des postulants. L’on indique à cet effet que pour la dernière cuvée des inspecteurs de police sortie le 23 mars 2018, sur 993 lauréats, 87 étaient titulaires des Masters I et II ; 211 étaient licenciés de nos universités alors que près de 475 étaient détenteurs d’un baccalauréat ou d’un GCE Advanced Level tandis que 80 étaient admis avec un probatoire. Au total, 86% des admis à ce grade avaient un niveau supérieur à celui requis, c’està- dire le BEPC et du GCE Ordinary Level. La même tendance avait déjà été observée l’année d’avant lors de la publication des résultats pour le recrutement de 3 500 élèves-gardiens de la paix. Seuls 16% des admis étaient titulaires du CEP ou CEPE et du First School Living Certificate. Pour les responsables de la Sûreté nationale, tout ceci contribue à surévaluer les concours d’entrée aux différents grades de la Police camerounaise.

Les différents critères de sélection

9 300 candidats ont été déclarés admissibles sur les 150 000 ayant pris part aux différents concours. Le premier critère, tous grades confondus, tiennent à préciser les autorités policières, reste le mérite. Ensuite, sont pris en compte, pour ce qui est des élèves-commissaires et des élèves-officiers de police, l’équilibre régional et le poids démographique de la région. Pour les élèves-inspecteurs de police, le département d’origine du candidat est l’un des critères. En clair, il est question de voir les 58 départements que compte le Cameroun représentés ici. Au niveau des élèvesgardiens de la paix, l’arrondissement d’origine du candidat rentre en jeu. Nos informations soulignent d’ailleurs qu’à ce niveau, cinq des 360 arrondissements que compte le Cameroun n’ont pas présenté de candidats pour les gardiens de la paix. Last but not the least, et comme le prévoit la Loi fondamentale camerounaise, la prise en compte des minorités n’est pas un fait anodin. La spécialisation est également un atout supplémentaire pour les différents candidats aux concours ouverts.

Quid des résultats définitifs

Selon les sources approchées auprès de la délégation générale à la Sûreté nationale, le système d’informatisation mis en place dans l’organisation des différents concours a permis de disposer de résultats d’admissibilité deux semaines après les épreuves écrites. Les infrastructures du CIAP de Mutengene pouvaient-elles, en l’état, accueillir près de 6 000 pensionnaires ? A la DGSN, nos sources indiquent que non. Car c’est la première fois qu’un concours direct pour le recrutement de plus de 5 000 élèves-gardiens de la paix est ouvert dans notre pays. C’est donc fort de cela que le président de la République, chef suprême des forces de police, a donné des instructions pour la mise à niveau du Centre avec la construction de nouvelles infrastructures devant permettre d’accueillir les nouveaux admis.