Dans l'émission "Droit de Réponse" sur Equinoxe TV, Mustapha Ngouana, proche de Maurice Kamto, a livré une charge virulente contre les institutions électorales, accusées de collusion avec le parti au pouvoir. Il annonce que les partisans de l'ex-candidat du Manidem soutiendront "facilement" une autre candidature.
Les mots sont durs, le ton sans concession. Invité de l'émission "Droit de Réponse" sur Equinoxe TV, Mustapha Ngouana, figure proche de Maurice Kamto, n'a pas mâché ses mots contre ce qu'il présente comme un système verrouillé au service du parti au pouvoir.

"Elecam, le RDPC et le MINAT sont les enfants d'une même mère", a lancé le militant du Manidem, avant d'ajouter : "Et j'ai le sentiment que le Conseil constitutionnel semble s'être ajouté à cette fratrie." Cette déclaration frontale vise directement l'indépendance des institutions chargées d'organiser et de superviser le processus électoral camerounais.
Pour Ngouana, l'éviction de Maurice Kamto de la course présidentielle ne constitue que le début d'une bataille plus large. "Au RDPC, vous n'avez même pas gagné une bataille par les actes que vous avez posés, ce ne sont que les échauffements qui ont commencé", a-t-il prévenu, laissant entendre que la riposte de l'opposition ne fait que commencer.

Contrairement aux attentes du pouvoir, Mustapha Ngouana annonce que les partisans de Maurice Kamto ne tomberont pas dans le piège du boycott électoral. "Demain, il sera très facile pour les militants du Manidem et tous ceux qui soutiennent la candidature du professeur Maurice Kamto de soutenir aujourd'hui une autre candidature", a-t-il déclaré.

Cette stratégie vise à déjouer ce qu'il présente comme un calcul du régime : "Le boycott dont vous rêvez, parce que je sais que tout ce qu'ils ont fait, c'est rêver du boycott. Ils se disent que, comme on a rejeté la candidature du président Maurice Kamto [...] va venir ordonner qu'il y ait un boycott... et que voilà, on va jouer le jeu du pouvoir et ça va vous faire plaisir."

Le proche de Maurice Kamto termine son intervention par une mise en garde : "Mais aujourd'hui, vous allez perdre le sourire. Nous voyons tout ça. Et nous vous précisons que les conséquences seront désastreuses pour vous."
Ces déclarations interviennent dans un contexte de forte tension politique, alors que les négociations se multiplient entre les différents candidats de l'opposition pour d'éventuelles alliances. Elles confirment également que le camp Kamto entend rester actif dans le processus électoral, malgré l'éviction de leur leader.