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Actualités of Tuesday, 16 November 2021

Source: www.bbc.com

Comment un vaccin protège contre le VPH, la maladie sexuellement transmissible qui touche 80 % des personnes

'Nous nous attendons à ce que la nouvelle stratégie mondiale comble cet écart' 'Nous nous attendons à ce que la nouvelle stratégie mondiale comble cet écart'

Le cancer du col de l'utérus est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Il tue 300 000 patientes chaque année. Comment le vaccin protège-t-il contre le virus du papillome humain (VPH) qui provoque ce cancer ?

Le vaccin contre le VPH, appelé Gardasil, protège contre neuf types de virus du papillome humain.

Parmi ceux-ci, il y en a deux qui causent presque tous les cancers du col de l'utérus, ceux qui causent la plupart des cancers de l'anus, et certains cancers des organes génitaux et de la tête et du cou.

Des études ont montré que le vaccin protège contre l'infection par le VPH pendant au moins 10 ans, bien que les experts espèrent que la protection durera beaucoup plus longtemps.

La première grande étude menée sur ses effets suggère qu'il est très efficace pour réduire de près de 90 % les cas de cancer du col de l'utérus.

L'étude, publiée dans la revue scientifique The Lancet, s'est intéressée à ce qui s'est passé après l'introduction du vaccin pour les filles en Angleterre en 2008.

Qui peut recevoir le vaccin contre le VPH ?

Le vaccin contre le VPH fonctionne mieux si les filles et les garçons le reçoivent avant d'entrer en contact avec le virus.

En effet, le vaccin peut seulement prévenir une infection, mais il ne peut pas éliminer le virus de l'organisme une fois qu'il a été contracté.

Les virus sont si répandus que la vaccination doit cibler les enfants qui ne sont pas encore sexuellement actifs.

Qu'est-ce que le VPH ?

VPH (abréviation de virus du papillome humain) est le nom d'un groupe de virus très commun.

Il existe plus de 100 types différents de VPH, et les infections ne provoquent généralement aucun symptôme.

Cependant, certains types peuvent provoquer des verrues, qui peuvent apparaître sur la main, le pied, les organes génitaux ou à l'intérieur de la bouche.

La plupart des gens ne savent pas qu'ils sont infectés et leur organisme élimine le virus sans traitement.

Cependant, il existe un groupe de VPH à haut risque qui peut provoquer une croissance anormale des tissus pouvant conduire à des cancers.

Est-il transmissible sexuellement ?

La maladie est très facile à contracter, elle est très contagieuse et se transmet par un contact étroit entre la peau et le corps.

Avant l'âge de 25 ans, jusqu'à 80 % de la population y a été exposée.

Dans la plupart des cas, les personnes restent infectées pendant une période allant de 18 mois à deux ans.

Elle est souvent transmise lors de contacts sexuels, y compris le toucher.

Quelle est l'ampleur du déploiement du vaccin contre le VPH dans le monde ?

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 90 % des décès par cancer du col de l'utérus surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Dans ces pays, le cancer du col de l'utérus n'est souvent identifié que lorsqu'il est à un stade avancé et que des symptômes apparaissent.

L'année dernière, l'OMS a annoncé son intention d'éradiquer la maladie "au cours du siècle prochain" et, pour ce faire, elle tentera d'atteindre une couverture vaccinale de 90 % d'ici à 2030.

Plus d'une centaine de pays ont désormais introduit la vaccination contre le VPH.

Cependant, en 2020, moins de 25 % des pays à faible revenu et moins de 30 % des pays à revenu moyen inférieur avaient introduit le vaccin, contre 85 % des pays à revenu élevé.

Des programmes de dépistage inadéquats, un accès limité aux services de traitement et le scepticisme à l'égard des vaccins y ont contribué. Actuellement, moins de 0,1 % des femmes japonaises éligibles sont vaccinées.

Que se passe-t-il en Afrique ?

L'Afrique subsaharienne est l'une des régions les plus touchées par le cancer du col de l'utérus.

Le cancer du col de l'utérus est le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes en Afrique, mais c'est le plus meurtrier, selon l'OMS.

Le Rwanda a été l'un des premiers pays d'Afrique à introduire une campagne de vaccination VPH.

En 2011, il a lancé un plan de vaccination précoce des filles et d'introduction du dépistage du col de l'utérus chez les femmes.

La première année, 9 filles sur 10 ont pu bénéficier du vaccin, un résultat que les experts citent comme un modèle pour les autres pays.

En Afrique subsaharienne, 34,8 nouveaux cas de cancer du col de l'utérus pour 100 000 femmes sont détectés chaque année, et 22,5 femmes pour 100 000 meurent de la maladie, selon l'OMS.

"Avec des taux de cancer du col de l'utérus jusqu'à six fois plus élevées en Afrique qu'en Amérique du Nord, force est de constater que la maladie est inéquitable", a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS en Afrique.

"Nous nous attendons à ce que la nouvelle stratégie mondiale comble cet écart."

Pour atteindre ses objectifs, l'OMS a mis en œuvre une stratégie basée sur trois étapes clé : la vaccination, le dépistage et le traitement.

La combinaison de ces trois axes pourrait réduire de plus de 40 % les nouveaux cas de la maladie et de 5 millions les décès qui y sont liés.

Bien que le vaccin semble réduire considérablement les risques de développer un cancer du col de l'utérus, il ne protège pas contre tous les types de VPH.

Il est donc important que les femmes subissent également des frottis cervicaux réguliers dès l'âge de 25 ans.

Pour prévenir le cancer du col de l'utérus, l'OMS recommande à toutes les femmes âgées de 30 à 49 ans de se faire dépister au moins une fois par leur médecin.

Cette recommandation est maintenue même si les femmes ont été préalablement vaccinées contre le VPH.

Ces tests permettent de détecter à un stade précoce des modifications précancéreuses du col de l'utérus qui peuvent être traitées en empêchant le cancer du col de se développer.