Les frères du Nord pressés de mettre fin à leurs désaccords pour « sauver le peuple ». Il vaut mieux ne pas être à la place de Bello Bouba Maigari ces derniers jours. Les appels fusent de toutes parts et se complètent à l’attention de l’ancien ministre d’État démissionnaire, qui veut être président de la République, sous la bannière de l’UNDP.
Malgré le ralliement de son parti à l’Ouest et dans le Nord-Ouest par la quasi-totalité des cadres exclus du SDF avant la mort de son chairman, on appelle indifféremment l’ancien Premier ministre de Paul Biya à se rapprocher de son frère, ex-compagnon et adversaire politique, Issa Tchiroma Bakary, dont la côte de popularité est montée de plusieurs crans depuis quelques jours. En clair, la prochaine échéance semble se jouer entre le président sortant et ses deux anciens collaborateurs, tous deux originaires de la Bénoué. D’où la nécessité d’une coalition.
Pour sa part, Issa Tchiroma Bakary, le « candidat consensuel » imposé à l’opinion par l'Union pour le changement 2025, est sommé de tout faire pour plier la volonté de son « frère ». Le boulevard serait alors ouvert, qui le conduirait droit, au palais d’Etoudi. « Cette élection ne doit pas être la victoire d’un individu, mais bien la renaissance d’une nation par la libération du peuple. Je viens pour rappeler que la politique n’est pas un calcul de chiffres ni une simple addition d’intérêts, mais un acte de courage, d’éthique et de grandeur, loin des tentatives de ruse et de roublardise », charge Tomaino Ndam Njoya, la candidate de l’UDC à la même élection et initiatrice dès le départ d’un groupe de réflexion sur l’union des forces politiques.
« Deux figures du septentrion, deux candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2025, incarnent aujourd’hui cette responsabilité singulière. Tous deux ont servi la République. Tous deux ont été, à des titres divers, les témoins et les acteurs des mutations de notre pays. Tous deux sont engagés dans cette bataille politique dont le peuple attend un souffle nouveau. Mais la gravité de l’heure exige plus des candidatures. Elle exige une élévation, un dépassement (…). Je les invite, non à un renoncement, mais à une décision de grandeur. À se rencontrer, se parler, se dire la vérité. Non pour eux-mêmes, mais l’intérêt supérieur de la nation », amplifie Mamadou Mota, le président par intérim du directoire du MRC.
Rendez-vous avec l’histoire
« Quelques détails de fond restent à régler, mais les deux parties montrent une réelle volonté à les surmonter », témoigne Guibai Gatama, un journaliste réputé proche de ces leaders. Selon une hypothèse très partagée, il suffirait que l’un désiste au profit de l’autre, pour que le changement soit acté.
Maurice Kamto, qui continue d’être consulté par d’autres candidats à ladite élection, rentrera alors dans le jeu, pour donner le mot d’ordre tant attendu. Au sein de son parti, des voix parmi celles qui comptent, à l’instar du Pr. Abah Oyono ou du Pr. Moïse Timtchueng, ont déjà marqué leur préférence pour l’ancien truculent ministre de la Communication, « sous réserve des orientations » définitives de la hiérarchie du MRC.
« Si le peuple souverain m’accorde ses voix, je le défendrai dès le soir du 12 octobre, même si c’est au prix de mon sang », a déclaré Issa Tchiroma, pour conquérir les cœurs sceptiques. Des gens pensent néanmoins que le leadership de Maurice Kamto pourrait également profiter à d’autres, en dehors de ces derniers. Au nom de la liberté et de la démocratie. Dans sa dernière sortie, Kamto a clairement indiqué que les 11 candidats doivent faire l’effort de coaliser. « Pierre Kwemo prêt à se retirer. Tomaino prête à se retirer. Akere Muna prêt à se retirer. Le suivant… Qui souhaite libérer le peuple écrit son nom ici », taquine un internaute plein d’enthousiasme, pour leur mettre la pression.