Au cours d'une conférence de presse hier à Yaoundé, le candidat du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) a déroulé un projet commun basé sur une stratégie de surveillance du vote et des critères pour le choix du candidat unique.
La question de la coalition des partis de l’opposition en lice pour l’élection présidentielle du 12 octobre prochain ne cesse de faire des vagues. Le bâtonnier Akere Muna, candidat du parti Univers avait tendu la main à Maurice Kamto, hors course, afin qu'il puisse réunir les autres candidats. Même au Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), l’idée d’un candidat unique de l’opposition préoccupe également les cadres de cette formation politique et notamment le président Cabral Libii.
Après une longue tournée dans plusieurs villes du pays pour diffuser son message et exposer son offre politique, Cabral Libii était face à la presse hier, 10 septembre 2025 au niveau de son quartier général à Nkoldongo, Yaoundé. L’idée était de se positionner sur des questions qui se posent avec acuité depuis la publication de la liste des candidats retenus pour le scrutin du 12 octobre. Au sujet de la coalition, le candidat du PCRN ne cache pas la volonté des Camerounais à voir les onze candidats s’unir pour prendre le dessus sur le candidat Paul Biya au pouvoir depuis 1982. « Nous sommes 12 candidats. Sur le terrain, il y a une forte attente de la base. Des Camerounais souhaitent que les leaders mutualisent leurs forces. Les candidats eux-mêmes n’ont de cesse de répéter qu'il y a nécessité de mutualiser. Mais si nous de l’opposition souhaitons la mutualisation, il faut que les actes suivent les paroles », martèle Cabral Libii.
Pour lui, l’union fait la force et peut augmenter les chances de la victoire. Il évoque d’ailleurs la nécessité pour les candidats de jouer franc-jeu pour rendre possible le rêve des « Camerounais qui ont soif du changement. Je suis constant sur la question. C’est une évidence. Se mettant ensemble, nous augmentons évidemment et automatiquement nos chances de victoire. Il faut cesser de diffuser l’idée que sans coalition, le pouvoir sortant ne peut pas être battu ».
Cabral Libii présente les trois étapes pour une coalition réussie. Il faut, selon lui : un projet commun, une stratégie commune de surveillance du vote et les critères du choix du candidat unique. La coalition est un travail de longue haleine qui demande un ensemble de choses à respecter. Le Pcrn tend la main aux autres candidats pour gagner l’élection présidentielle du 12 octobre prochain. « Nous portons un discours de rupture ; rupture avec ce qui se fait, avec l’affaissement du service de l’État et de ceux qui le dirigent, la rupture avec le népotisme, le banditisme, la corruption. Il faut avoir le courage de rompre. Que les Camerounais qui pensent qu’on peut proposer quelque chose de nouveau puissent rejoindre la vague orange », a lancé le candidat du PCRN.
Il a saisi cette opportunité pour lancer un appel aux « aînés » candidats, à savoir : Bello Bouba Maigari, Issa Tchiroma Bakary et Akere Muna. Cabral Libii les invite à coaliser pour donner le ton afin de se positionner par la suite. Mais à date, rien n’est encore fait. En attendant de voir naître cette mutualisation, Cabral Libii et son état-major préparent sereinement les élections. Il annonce la présence dans les bureaux de vote des surveillants pour le compte de son parti afin de contrer les fraudes. C'est un chantier gigantesque sur lequel travaille la « vague orange ».
Troisième lors de l’élection présidentielle de 2018 avec 6,28 % des suffrages exprimés, Cabral Libii dit avoir appris pendant ces 7 dernières années. Pour lui, « le changement est dans les mains de chaque électeur, ce n’est pas dans la coalition. Mais je le répète, le PCRN a toujours été acquis à la coalition… À défaut d’une unité organique, construisons une unité d’action ». La présentation de l’offre politique du Pcrn est annoncée pour le 19 septembre 2025. Il promet 2 milliards de Fcfa à chaque commune s'il est élu au soir du 12 octobre pour faciliter des aménagements au niveau local. Ce sera son premier décret.