Actualités of Sunday, 1 June 2025
Source: www.camerounweb.com
L'ancien délégué du comité central critique l'attribution de titres de chefferie à des responsables du parti
Dans l'émission "Club d'Élites" diffusée sur Vision 4, Charlemagne Messanga Nyamding, ancien délégué du comité central du RDPC, a livré une critique acerbe de ce qu'il considère comme une dérive au sein des instances dirigeantes du parti au pouvoir.
Messanga Nyamding commence par établir sa propre légitimité : "J'ai été délégué du comité central du RDPC. Je prends le simple département de mon frère Sam Mbaka et moi où je suis le chef traditionnel." Il tient à préciser sa différence avec d'autres : "Je ne suis pas chef comme certains qui veulent remplacer le président Paul Biya aujourd'hui."
L'ancien responsable du RDPC pointe du doigt certaines nominations au sein du secrétariat du comité central : "Quand vous voyez le secrétariat du comité central du RDPC, on a déjà deux chefs supérieurs." Il cite nommément deux cas qui l'interpellent : "Ndembiyembe est devenu chef supérieur alors qu'au départ, quand il entrait là-bas au comité, il n'était pas chef. Fame Ndongo est devenu chef supérieur..."
Ces promotions soulèvent, selon lui, des questions sur les motivations réelles de ces attributions de titres traditionnels.
Messanga Nyamding livre ensuite son analyse de ces nominations : "Je vous avais dit qu'il y a des gens qui craquent. Voyant qu'ils ne peuvent plus remplacer Paul Biya, ils préparent des dynasties dans les villages."
Cette interprétation suggère que face à l'impossibilité de succéder au président Biya au niveau national, certains responsables du RDPC se tourneraient vers l'accumulation de pouvoirs traditionnels locaux.
L'ancien délégué conclut en réaffirmant sa propre position : "Moi je suis un chef", sous-entendant que sa légitimité traditionnelle ne découle pas d'arrangements politiques mais d'une reconnaissance ancestrale.
Ces révélations de Messanga Nyamding éclairent d'un jour nouveau les stratégies de positionnement au sein du RDPC. Elles suggèrent que l'horizon bouché de la succession présidentielle pousserait certains cadres du parti à se rabattre sur des positions de pouvoir traditionnelles locales.
Cette critique soulève également des questions sur l'instrumentalisation des institutions traditionnelles à des fins politiques, et sur la frontière parfois floue entre légitimité politique moderne et autorité traditionnelle.