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Actualités of Thursday, 9 November 2023

Source: Le Messager no 8158

Cette femme et ses deux enfants fuient son mari à Bertoua

La jeune femme La jeune femme

Ayant décidé de briser le silence, son épouse est actuellement en asile avec lesdits enfants pour les protéger contre cette pratique ignoble.

C’est depuis 2021 que le nommé Mohamadou Hassimi, père de famille vivant à Bertoua cherche son épouse Hawaou Djelani et ses deux filles, Aicha Nadia Hassimi et Aaliya Rabia Hassimi, âgées respectivement de 9 et 5 ans. Ayant réussi à joindre la Rédaction de Le Messager, cette dernière déclare avoir quitté son époux parce qu’il avait un projet Machiavélique. « Je suis parti du Cameroun avec mes deux filles parce que mon mari voulait les exciser. Ayant constaté ma fuite, il a contacté ma famille, notamment ma grande sœur Samira Aicha Delani pour savoir où je me trouvais et si elle avait de mes nouvelles. A mainte reprises, elle lui a dit qu’elle n’en savait rien, jusqu’au jour qu’il aurait appris que c’est elle qui aurait financé mon voyage avec ses deux filles vers le Tchad » , relate Hawaou Djelani. Très courroucé par ce qu’il a dû considérer comme un double jeu, le 22 octobre 2023, Mohamadou Hassimi va débarquer au domicile de sa belle-sœur pour lui faire payer le prix de sa complicité.

« Devant ses enfants, il s’est pris à elle en disant que c’est elle qui a organisée notre fuite. Comme punition, il lui a tranché une oreille. Après ce forfait, il a été interpellé et remis en liberté malgré la plainte qui avait été déposée » , relate Hawaou Djelani. Dans son récit des faits, elle indique que « Mohamadou Hassimi est un danger pour moi et mes enfants. Avant de prendre la fuite pour l’exil, j’avais également déposé une plainte contre lui parce qu’il voulait exciser mes enfants. Malheureusement, la justice n’a pas tenu compte de cela et je me trouvais en danger dans sa maison » . Malgré l’arsenal juridique mis en place pour éradiquer ce fléau, les mutilations génitales féminines persistent dans certaines communautés de cette région.


Priver les jeunes filles du plaisir sexuel

Selon Jules Eyoum, un défenseur des Droits de l’Homme, « elles se pratiquent mais de manière silencieuse » . Ces pratiques ajoute-t-il, « sont souvent associées à un rite de pureté et de passage à l’âge adulte » . Pour traquer les auteurs, il faut que ce soit un membre de la famille qui dénonce comme c’est le cas de Hawaou Djelani.

Selon notre interlocuteur, « l’excision dont il s’agit est une ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins externes par une exciseuse traditionnelle avec un couteau ou une lame de rasoir avec ou sans anesthésie. Avec toutes les conséquences que cela comporte, cette pratique vise à priver les jeunes filles du plaisir sexuel » . D’après la Loi camerounaise 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal, dans ses articles 277 et 277-1, est puni d’un emprisonnement de dix (10) à vingt (20) ans, celui qui procède à la mutilation de l’organe génital d’une personne, quel que soit le procédé. Bien plus, « la peine est l’emprisonnement à vie : si l’auteur se livre habituellement à cette pratique ou si il le fait à des fins commerciales ; si la mort de la victime en résulte » . La juridiction peut en outre prononcer les déchéances prévues aux articles 19 et 30 du présent Code.