Actualités of Saturday, 22 November 2025

Source: Horizons Nouveaux n°308

Cet autre échec de Biya en 43 ans de pouvoir qui fait vraiment mal

Véritable serpent de mer depuis l'échec lamentable de la majorité des projets de construction des barrages hydroélectriques à côté de l'abandon de ceux existant sans oublier les centrales à fuel et photovoltaïques, la satisfaction des besoins de notre pays en énergie électrique demeure l'un des gros cailloux dans la chaussure de la marche de celui-ci vers son émergence à l'horizon 2035 malgré la volonté constante du président Paul Biya de laisser à la postérité le souvenir de celui-là qui a apporté "la démocratie et la prospérité" dixit au micro de Yves Mouroussi de Radio Monte-Carlo lors d'un séjour en France il y a plus de trois décennies.

Si le processus de démocratisation de la vie publique quoiqu'à parfaire est déjà un acquis au regard des acquis tel que la liberté d'expression, la prospérité par contre, semble prise en otage par des forces ramant à contre-courant et tapies au sein de l'appareil dirigeant. C'est bien le cas du barrage hydroélectrique de Nachtigal dont l'échec est tout simplement flagrant de bout en bout malgré les tentatives assez maladroites observées ci et là visant à démontrer le contraire. Sur le plan technique par exemple, des voix s'étaient déjà élevées pour interpeller l'entreprise en charge de la construction sur l'apparition des fissures verticales et horizontales sur cet ouvrage depuis lors jetées aux oubliettes.

Un échec dont les responsables se recrutent au sein de l'entourage du président de la République, des partenaires internationaux et des acteurs au sein du gouvernement tous impliqués dans l'implémentation de ce grand projet infrastructurel depuis la phase du montage du dossier technique et financier. Une infrastructure énergétique qui aurait dû jeter les bases de l'industrialisation du Cameroun à travers la transformation de nos abondantes ressources naturelles aussi bien en milieu urbain que rural bien entendu en marche de l'accès à l'énergie électrique d'une majorité de ménage camerounais. Sans oublier la création des emplois au sein d'une jeunesse au bord du désespoir représentant selon certaines sources plus de 43 % de la population active avec une espérance de vie d'à peine 55 ans.

Malgré les besoins estimés selon certaines sources dignes de foi autour de 6 000 mégawatts sur un potentiel de 15 000 dont dispose notre pays, 65 ans après l'indépendance, nous n'arrivons pas encore à produire 1 000 mégawatts. Tout simplement scandaleux malgré le potentiel et les milliers de milliards de francs CFA investis dans ce secteur qui l'on s'en rend fatalement compte, prennent probablement d'autres directions et pourquoi pas, des comptes bancaires personnels des acteurs impliqués dans les projets pourtant dédiés à résorber le déficit énergétique de notre pays mais fatalement victimes des mécanismes de corruption et de détournement massifs des fonds publics.

Au point où à l'analyse de ce communiqué édifiant de la Sonatrel qui depuis peu, est devenu une victime expiatoire d'une véritable cabale médiatique visant à noyer le poisson par les responsables de cette trahison à l'égard du président Paul Biya, l'on découvre avec ahurissement que même le débit de la production du barrage hydroélectrique de Nachtigal varie d'heure à heure c'est à dire que techniquement, sa régularité n'aurait pas été prise en compte et est loin d'être garantie.

Même en saison des pluies. Ce qui impose aux consommateurs des délestages quasi permanents en toutes saisons et confirme l'échec attribué à cette infrastructure par une certaine opinion qui la qualifie d'ailleurs d'éléphant blanc. Ce qui explique l'acharnement des responsables de cet échec contre la Sonatrel qui pourtant, a parfaitement rempli son contrat malgré la batterie d'entraves mises en musique dans une symphonie dantesque pour l'en empêcher afin de tirer profit de la clause "take and carry" sans réciprocité envers le partenaire EDF Suez.

Une clause qui leur permettrait d'empocher rubis sur ongle, une indemnité mensuelle de retard de l'ordre de 10 milliards de francs CFA par mois pour une période non déterminée soit 120 milliards par an en marge du remboursement des 780 milliards de francs CFA d'investissement. Un pactole à se partager entre coquins et copains sur le dos du trésor public. Vivement que le président Paul Biya à l'entame de ce septennat se penche sur ce dossier des barrages hydroélectriques devenus de véritables gouffres d'endettement de notre pays et instruise l'ouverture d'une enquête indépendante avec l'assistance d'un cabinet d'experts en investigation pour faire toute la lumière sur ce dossier brûlant.

Pourquoi ne pas en tirer les conséquences par la suite pour donner ce sang que le peuple réclame plus que jamais pour laver l'affront d'autant plus que, les mêmes noms reviennent avec insistance comme c'est le cas de l'échec du projet de construction de la route emblématique Kribi-akom2-Ebolowa, de l'autoroute Yaoundé Douala et de tous ces barrages passés en perte et profit dans un pays qui a pourtant mal de son industrialisation faute d'accès à l'énergie électrique.