Beaucoup parlent, mais peu connaissent la réalité historique entre les deux Adamawa (celui du Cameroun et celui du Nigéria). L’Adamawa nigérian et l’Adamaoua camerounais ne sont pas simplement voisins ce sont les branches d’une seule et même famille, séparée arbitrairement par les frontières tracées par le colonisateur.

Le sang, les noms, les traditions et les chefferies se répondent de part et d’autre . demander à l’un de trahir l’autre revient à demander à un frère de trahir sa propre famille.

Sur le plan politique, la différence est fondamentale. Au Nigeria, les gouverneurs sont élus et disposent d’un pouvoir réel parfois supérieur à celui de certains présidents d’Afrique centrale. Ils n’obéissent pas au président fédéral ou a des pays extérieures. Demander au gouverneur de Yola d’extrader Tchiroma, c’est comme si Paul Biya demandait à Maurice Kamto de rallier le RDPC, ou encore demander a Meon Mathias Eric Owona Nguini d’adhérer au MRC c’est cest presque irréaliste.

Le gouverneur de l’État d’Adamawa, issu de l’opposition et fortement ancré dans sa région, n’a aucun intérêt ni aucune légitimité à exécuter une telle demande.
Il faut aussi comprendre la force des institutions traditionnelles le titre de Lamido, peu considéré au Cameroun, garde au Nigeria un poids immense. Le respect des Lamibé et des liens de parenté fait qu’extrader un fils de la région reviendrait à un déshonneur collectif, impossible à avaliser par les autorités locales.

Le cas comme d’Ayuk Tabe qui a été extradé depuis Abuja n'est pas comparables, il s’agissait d’un contexte totalement différent, sans les protections traditionnelles ni les mêmes attaches régionales.

Et donc, toute tentative d’extradition de Tchiroma depuis Yola n’est pas seulement improbable elle est pratiquement impossible Ceux qui l’imaginent méconnaissent la profondeur des liens familiaux entre les deux Adamawa, la puissance des gouverneurs nigérians et le poids des chefferies Traditionnel.