Jeune Afrique révèle les déclarations fracassantes d'Issa Tchiroma Bakary qui dénonce ouvertement l'inaccessibilité du chef de l'État et les luttes de clans au sommet du pouvoir.

Les révélations exclusives de Jeune Afrique lèvent le voile sur une crise de gouvernance au cœur du pouvoir camerounais. Issa Tchiroma Bakary, ancien fidèle de Paul Biya, brise le silence dans des déclarations rapportées par Jeune Afrique : "Ce n'est plus le président Biya qui gouverne. Nous qui étions ses collaborateurs, on s'interroge : qu'est-ce qui justifie cette distance vis-à-vis du pouvoir ?"

Ces confessions, exclusivement révélées par Jeune Afrique, évoquent l'âge avancé du chef de l'État, son inaccessibilité croissante et les luttes de clans qui paralysent les hautes sphères du pouvoir. Un tableau qui fait écho jusqu'au sein même du RDPC, où certains dirigeants s'interrogent désormais sur la capacité de leur "candidat naturel" à assurer un nouveau mandat.

Jeune Afrique révèle également les coulisses des tentatives de médiation. Sous la pression de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, le pouvoir a tenté de dissuader Bello Bouba Maïgari de suivre l'exemple de Tchiroma Bakary. Mais la condition posée par ce dernier – une audience avec Paul Biya avant le comité central de l'UNDP du 28 juin – n'ayant pas été remplie, les discussions ont échoué.

Les sources de Jeune Afrique indiquent que cette crise révèle un président de plus en plus isolé, entouré d'une garde rapprochée qui filtre ses contacts avec l'extérieur, alimentant les spéculations sur sa capacité à diriger effectivement le pays.