Une enquête exclusive de Jeune Afrique révèle comment le président de l'Assemblée nationale manœuvre pour consolider son emprise sur l'Extrême-Nord à l'approche de la présidentielle. Entre susceptibilités froissées et démonstrations de force, le "parrain" de Maroua entend bien rappeler qui commande dans le septentrion.
Dans les arcanes du pouvoir camerounais, peu de figures suscitent autant de respect et de crainte que Cavayé Yéguié Djibril. Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, l'incident survenu lors de la visite de Louis Paul Motaze à Maroua a permis de mesurer l'influence considérable que continue d'exercer le président de l'Assemblée nationale sur sa région natale.
L'enquête du magazine panafricain dévoile que l'absence du ministre des Finances au lamidat de Mada, dirigé par Cavayé Yéguié Djibril, n'était pas un simple oubli protocolaire mais bien un camouflet politique que le "patron" de l'Extrême-Nord n'a pas digéré. Cette révélation éclaire d'un jour nouveau les tensions qui agitent le RDPC dans cette région stratégique.
Jeune Afrique révèle les détails de la contre-offensive orchestrée par Cavayé Yéguié Djibril suite à cet affront. Quelques jours seulement après le départ de la délégation menée par Motaze, le président de l'Assemblée nationale a organisé un grand meeting pour célébrer l'inscription du paysage culturel de Diy-Gid-Biy des Monts Mandara au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Cette initiative, analysée par Jeune Afrique comme une "reprise en main" symbolique, démontre la capacité de réaction et d'organisation de celui qui fait figure de véritable parrain politique dans le septentrion. Le magazine souligne que cette démonstration de force était également destinée à "montrer l'attachement du pouvoir à son fief" et à effacer l'impression d'abandon laissée par l'incident de Meskine.
Les investigations de Jeune Afrique révèlent l'ampleur du rôle que joue Cavayé Yéguié Djibril dans la stratégie électorale du RDPC. Décrit par le magazine comme "un rouage important dans la mobilisation régionale à venir pour la présidentielle du 12 octobre", il apparaît comme l'homme-clé sur lequel mise le parti au pouvoir pour contrer l'offensive de l'opposition dans le Nord.
Cette position privilégiée s'expliquerait, selon Jeune Afrique, par sa parfaite connaissance des codes et des réalités locales, ainsi que par son réseau d'influence tissé au fil des décennies. Le magazine précise que son prochain meeting de soutien à Paul Biya, prévu à Ngaoundéré courant septembre, constitue un autre test de sa capacité à mobiliser les foules.
L'analyse de Jeune Afrique présente Cavayé Yéguié Djibril comme le gardien d'un bastion électoral aujourd'hui menacé par la montée de l'opposition. Avec deux candidats nordistes dans la course présidentielle - Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary - l'enjeu pour le président de l'Assemblée nationale est de préserver la fidélité d'un électorat traditionnellement acquis au RDPC.
Le magazine révèle que cette mission s'avère d'autant plus délicate que les populations de l'Extrême-Nord expriment ouvertement leur mécontentement face aux défis sécuritaires et économiques non résolus. Dans ce contexte, Cavayé Yéguié Djibril apparaît selon Jeune Afrique comme le dernier rempart du pouvoir dans une région en proie au doute.
Les révélations de Jeune Afrique mettent en lumière la position délicate de Cavayé Yéguié Djibril, pris entre la nécessité de défendre les intérêts de sa région et celle de rester loyal au pouvoir central. Cette dualité, souligne le magazine, explique en partie sa susceptibilité face aux initiatives qui pourraient être perçues comme des tentatives de contournement de son autorité.
L'incident avec Louis Paul Motaze illustre parfaitement cette dynamique : tout en restant dans le cadre de la solidarité gouvernementale, Cavayé Yéguié Djibril a su rappeler qu'aucune initiative politique majeure ne peut se déployer dans l'Extrême-Nord sans son aval ou sa participation.
À l'approche du scrutin présidentiel, Jeune Afrique présente Cavayé Yéguié Djibril comme l'atout maître du RDPC dans le septentrion. Son expérience, son influence et sa connaissance du terrain en font, selon le magazine, un élément incontournable de la stratégie électorale du parti au pouvoir.
Cependant, l'enquête de Jeune Afrique souligne également les limites de cette dépendance : en concentrant autant de responsabilités sur une seule personnalité, le RDPC prend le risque de fragiliser son dispositif électoral en cas de défaillance ou de contestation de son leadership.
Les prochaines semaines constitueront selon Jeune Afrique un test décisif pour mesurer l'efficacité réelle de l'influence de Cavayé Yéguié Djibril. Sa capacité à mobiliser massivement lors des meetings prévus et à contenir la poussée de l'opposition déterminera en grande partie les chances du RDPC de conserver son hégémonie dans le Nord.
Cette enquête exclusive de Jeune Afrique révèle ainsi que le sort de la présidentielle 2025 pourrait en partie se jouer dans les mains de cet homme politique discret mais influent, véritable "faiseur de rois" dans le septentrion camerounais.