Après trois jours de concertations entre Foumban et Yaoundé, les candidats et leaders de l'opposition engagés dans la recherche d'un consensus électoral n'ont pas réussi à désigner un candidat unique. Ils annoncent cependant la poursuite des consultations et la mise en place de structures techniques pour préparer l'échéance d'octobre.

Les négociations se poursuivent sans aboutir à la tant attendue candidature unique de l'opposition. Du 8 au 10 août 2025, le groupe de Foumban, qui rassemble plusieurs candidats et leaders politiques opposés au régime en place, a tenu des travaux intensifs sans parvenir à trancher la question cruciale du leadership de cette coalition naissante.

Malgré l'absence de désignation d'un candidat consensuel, les participants ont adopté des résolutions concrètes pour structurer leur démarche. La première mesure concerne la "mise en place effective du Comité Technique pour la Consolidation du Programme Commun", une instance chargée d'harmoniser "les visions politiques, sociales et économiques des candidats engagés dans la démarche consensuelle".
Ce comité technique aura pour mission d'élaborer un programme commun "porteur d'espoir et de changement pour le peuple camerounais", suggérant que les participants privilégient d'abord un accord sur le fond avant de statuer sur les personnalités.

La seconde résolution adoptée porte sur la création d'un "Groupe de travail pour la Gestion des Représentants dans les Bureaux de Vote". Cette structure sera chargée de coordonner la présence des représentants dans les bureaux de vote "à travers le territoire national et international", avec pour objectif de veiller "à la transparence du processus électoral et à la sécurisation du vote des citoyens".

Cette préoccupation témoigne des inquiétudes de l'opposition quant à la régularité du scrutin, dans un contexte où plusieurs candidats, notamment Maurice Kamto, ont été écartés de la course présidentielle dans des conditions contestées.

Avec l'échéance du 11 août à minuit pour les désistements et confirmations de candidatures, le groupe de Foumban se trouve dans une course contre la montre. Les participants ont annoncé vouloir "poursuivre les consultations pour la candidature consensuelle en allant à la rencontre des autres candidats et leaders politiques", dans un "esprit d'ouverture et de rassemblement".
Une "prochaine séance de travail est prévue dans les jours à venir", sans que la date et le lieu ne soient précisés. Cette imprécision contraste avec l'urgence de la situation, alors que les bulletins de vote pourraient être définitivement arrêtés sous peu.

Malgré les difficultés, le communiqué final affiche un optimisme de circonstance. Les participants "réaffirment leur engagement à œuvrer pour une alternance démocratique crédible fondée sur la volonté du peuple camerounais". Ils présentent "la dynamique enclenchée à Foumban et renforcée à Yaoundé" comme "une étape décisive vers la Victoire du Peuple Souverain au lendemain du 12 octobre 2025".

Cette rhérique volontariste ne masque cependant pas les défis considérables auxquels fait face cette tentative de coalition. Entre les égos, les ambitions personnelles et les divergences programmatiques, le chemin vers un candidat unique semble encore semé d'embûches.

L'échec relatif de ces consultations illustre une fois de plus la difficulté chronique de l'opposition camerounaise à s'unir face au parti au pouvoir. Alors que Paul Biya brigue un huitième mandat, la dispersion des forces d'opposition pourrait une nouvelle fois favoriser le président sortant.
Le groupe de Foumban dispose encore de quelques heures pour concrétiser ses ambitions d'union. Mais à ce stade, l'alternance promise semble davantage relever du vœu pieux que de la stratégie politique aboutie.