L'annonce, officialisée ce mercredi 16 juillet 2025, de l'investiture de Maurice Kamto par le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM) pour la présidentielle d'octobre 2025, en lieu et place de son parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), constitue un retournement stratégique majeur sur la scène politique. Pour l'universitaire et ex-cadre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), Messanga Nyamding, il s'agit d'un « très grand coup politique », qu'il décrypte comme un « coup politique en 7 actes ».


En avant-première de son prochain ouvrage, Messanga Nyamding a livré son analyse des points-clés de cette manœuvre. Selon lui, Kamto lance sa campagne à Douala, là où il avait été interdit d’accès à plusieurs reprises. Le stratège politique rallie également une partie de l'Union des populations du Cameroun (UPC) à sa dynamique. Une des prouesses soulignées est la capacité du Professeur à contourner habilement le mandat impératif, une « finesse juridique saluée » car même s’il quitte le MANIDEM, le député (s’il était élu) reste affilié au MANIDEM.


Le politologue, ancien militant du parti au pouvoir, estime par ailleurs que Maurice Kamto neutralise politiquement l’homme politique Elimbi Lobé, chez lui à Dibombari, et qu’il s’appuie sur une alliance solide : MRC + partis alliés + société civile via l’Alliance pour le changement (APC). Messanga Nyamding prédit même que d’autres formations de l’opposition rejoindront cette coalition. Enfin, cette démarche audacieuse déjoue les critiques sur une prétendue candidature familiale, offrant une nouvelle perspective sur la stratégie du leader de l’opposition.


La candidature de Maurice Kamto sous la bannière du MANIDEM a suscité diverses réactions au sein de la classe politique. Certains y voient une manœuvre habile pour contourner les obstacles juridiques et politiques, tandis que d'autres s'interrogent sur les implications de cette alliance pour l'avenir politique du Cameroun.