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Actualités of Tuesday, 7 June 2022

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : une pétition pour libérer Marafa Hamidou Yaya, Amadou Vamoulke et Iya Mohamed

Marafa Hamidou Yaya, Iya Mohamed et Amadou Vamoulké Marafa Hamidou Yaya, Iya Mohamed et Amadou Vamoulké

Le mouvement chapeauté par Karamoko Souleymane plaide pour une humanisation des conditions de leur incarcération à défaut de leur libération.

Les récents soubresauts nés de l’augmentation du prix du Hadj, ont remis l’ex ministre d’État de l’Administration territoriale, Marafa Hamidou Yaya, au-devant de la scène.
«Les musulmans du Cameroun ont la nostalgie du temps où le ministre d'État Marafa était à l'AT. Il avait non seulement noué des relations de partenariat entre l'AT et la Banque Afriland First qui préfinançait toutes les dépenses des pèlerins des mois à l'avance, mais se rendait à Djeddah en Arabie saoudite 4 mois à l'avance pour discuter des prix des hôtels et des bus, et régler tous les problèmes d'intendance des pèlerins. Ça a réveillé les frustrations des populations du Grand-Nord qui se sentaient déjà délaissées par le pouvoir de Yaoundé. Toute la semaine dernière, ce sont des prières pour la relaxe de Marafa qui avaient cours dans les mosquées et dans les domiciles privés. Et une colère sourde commence à monter au sujet de son évacuation sanitaire. Pourquoi Yves Michel Fotso dont il n'était qu'un fictif "complice intellectuel" a-t-il été évacué alors que lui il est gardé dans une cellule sans fenêtre au SED ? N'est-ce pas une volonté délibérée des successeurs "potentiels" de Paul Biya de l'y laisser perdre la vie ?», se plaignent ses proches.

Ce questionnement trouve un terrain fertile au sein d’un lobby créé par le jeune homme politique Karamoko Souleymane, militant du Pcrn. Avec des pairs d’obédiences diverses, il a initié une «pétition des filles et fils éclairés du Grand-Nord». Attristés par le fait que la partie septentrionale du Cameroun est «la plus peuplée et la plus résiliente du Cameroun mais aussi, la plus meurtrie et la plus désabusée par le Régime de Paul Biya», ils font la troublante remarque «que de dignes fils du Grand-Nord ont été arbitrairement arrêtés et embastillés, à cause de leur popularité et de leurs ambitions politiques légitimes. C'est le cas de M. Marafa Hamidou Yaya qui a été condamné pour une infraction qui n'existe pas dans le code pénal camerounais, à savoir la "complicité intellectuelle", et qui bien que reconnu comme "prisonnier politique" par le groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire à travers un avis rendu le 27 avril 2016, qui a demandé sa libération immédiate, demeure toujours détenu dans la prison politique du Secrétariat d'État à la défense de Yaoundé et en privation flagrante, d’accès aux soins malgré son état de santé sans cesse dégradant alors que le déclaré auteur principal de l'infraction par le tribunal, notamment M. Yves Michel Fotso est en liberté et vaque tranquillement à ses occupations à l'extérieur du Cameroun ». Le collectif exige donc du président de la République, l’exécution de la décision du groupe de travail de l'ONU adoptée le 17 avril 2016 à l'issue de sa 75e session tenue à New York «en relaxant purement et simplement M. Marafa Hamidou Yaya qui n'est rien d'autre que son " prisonnier politique personnel"». Tout au moins, clament ces filles et fils «éclairés» du Grand-Nord, le président de la République doit «ordonner en urgence, vu leur état de santé qui se dégradent de jour en jour, l'évacuation sanitaire de Amadou Vamoulke, Marafa Hamidou Yaya et Iya Mohamed, comme il l'a fait pour Essimi Menye, Inoni Éphraim et surtout Yves Michel Fotso, le déclaré auteur principal de l'infraction dont Marafa Hamidou Yaya fut "le complice intellectuel". C’est une situation paradoxale et incroyable de deux poids deux mesures, qui ne peut se dérouler qu'au Cameroun».
De fait, dénoncent-ils, «M. Iya Mohamed est incarcéré pour être éjecté de la présidence de la Fecafoot comme l'a reconnu Eto'o fils, son actuel président au cours d'une réunion. Mais c'est aussi le cas actuellement, flagrant et emblématique de l'ancien DG de la Crtv, Amadou Vamoulke, qui est arbitrairement en détention provisoire depuis 5 ans, à la tristement célèbre prison de Nkondengui pour une infraction imaginaire de détournement de deniers publics, dépourvue de preuves matérielles dont aucune preuve n'a été établie par le parquet avec le spectaculaire record de 77 renvois, d'un procès qui s'enlise de plus en plus».

CIMETIÈRE DES GRANDS PROJETS

Le collectif des filles et fils «éclairés» du Grand-Nord ne manque de faire un bref rappel historique. Selon eux, après avoir fait du Cameroun un pays à revenus intermédiaires et l’avoir mis au rang des pays en voie de décollage économique en 1978 selon les rapports de la Banque Mondiale, «notre père le feu président Ahmadou Ahidjo a volontairement démissionné le 4 novembre 1982 et remis le pouvoir suprême à son successeur constitutionnel, son premier ministre Paul Biya, le 6 novembre 1982. Que ce dernier, malgré la volonté de la grande majorité du peuple camerounais appuyée par les amis du Cameroun et de ses pairs africains décédés ou encore en vie, a catégoriquement refusé le rapatriement des restes du Président Ahidjo, enterré au cimetière musulman Yoff de Dakar jusqu'au décès de sa veuve Mme Germaine Habiba Ahidjo».
Mais, c’est voyant un Septentrion devenu cimetière des grands chantiers que les filles et fils éclairés de cette partie se désolent de l’appauvrissement des leurs ; ce qui, selon eux, est «une stratégie délibérée du régime en place, pour préserver son réservoir électoral intact afin de l'exploiter à volonté avec la complicité de ses affidés et alliés locaux. Qu'en effet, tous les grands projets de développement initiés par le président Ahidjo, avant son départ notamment les barrages de Lagdo, Maga, Mokolo, Chidifi, Mbakaou ; ceux de la lutte contre la sécheresse (Sahel vert), les milliers de forages prévus et même budgétisés pour certains, etc., ont été abandonnés exprès et ceux initiés par le secteur privé pour l'agroalimentaire et l'agro-industrie, bloqués». En sus, dans une partie du pays où l’insécurité a établi son nid, «jusqu'à ce qu'elle gangrène et atteigne aujourd'hui un niveau insoutenable et chronique avec les kidnappings dans les régions de l'Adamaoua et du Nord et le terrorisme avec Boko Haram dans l'Extrême-Nord, paralysant les activités économiques», le collectif conclut à un «mépris de Paul Biya et son régime à l'égard du peuple du Grand-Nord».