Actualités of Thursday, 20 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : un père et son fils arrêtés pour trafic de chanvre à Édéa

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La gendarmerie démantèle un réseau de trafiquants dans la Sanaga-Maritime. Trois personnes interpellées, dont deux récidivistes. Cette opération s'inscrit dans une vaste offensive contre les stupéfiants dans le pays.


Un nouveau coup de filet contre le trafic de stupéfiants vient d'être réalisé dans la région du Littoral. Jeune Afrique révèle que la gendarmerie nationale a démantelé ce mercredi 19 novembre un réseau actif de trafiquants de chanvre indien à Édéa, dans le département de la Sanaga-Maritime, conduisant à l'arrestation de trois suspects dont un père et son fils.

Cette opération, qui s'inscrit dans une série d'actions ciblées menées depuis plusieurs jours dans la localité, témoigne de la détermination des forces de sécurité à assainir une zone devenue un point névralgique du trafic de stupéfiants dans la région.


L'un des aspects les plus marquants de cette interpellation réside dans la nature des suspects appréhendés. Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique auprès de sources sécuritaires, parmi les trois individus arrêtés figurent un père et son fils, surpris en flagrant délit d'activité illicite liée au commerce de chanvre indien.

Cette configuration familiale dans le trafic de drogue, bien que rare, n'est pas inédite au Cameroun. Elle illustre l'enracinement profond de certains réseaux criminels dans le tissu social local et la transmission parfois transgénérationnelle des activités illégales.

Plus préoccupant encore, Jeune Afrique a appris que deux des trois suspects interpellés étaient des récidivistes, déjà connus des services de sécurité pour des faits similaires. Cette information soulève des questions sur l'efficacité de la répression actuelle et sur les capacités du système judiciaire à dissuader les trafiquants confirmés de reprendre leurs activités.


L'opération d'Édéa ne constitue pas un acte isolé, mais s'inscrit dans une stratégie plus globale de lutte contre le trafic de stupéfiants dans le département de la Sanaga-Maritime. Les sources de Jeune Afrique indiquent que cette arrestation est le résultat d'actions ciblées menées depuis plusieurs jours dans la localité, suggérant un travail de renseignement et de surveillance préalable.

Selon les forces de l'ordre, ce coup de filet coordonné confirme la détermination des autorités à nettoyer une zone qui semble être devenue un carrefour du trafic de cannabis dans la région du Littoral. Les trois suspects interpellés seront présentés au parquet dans les prochains jours pour répondre de leurs actes devant la justice.


Cette opération à Édéa fait écho à une action similaire d'envergure menée récemment dans la capitale politique. Jeune Afrique rappelle que la Compagnie de Gendarmerie de Yaoundé I avait organisé un vaste ratissage le mardi 11 novembre dernier dans le quartier Manguiers, suite à de multiples plaintes de populations riveraines.

Ces plaintes faisaient état d'une recrudescence inquiétante de la criminalité : vols aggravés, agressions à l'arme blanche et surtout trafic et consommation de stupéfiants de tout genre. L'opération coup de poing dans plusieurs secteurs jugés criminogènes avait permis l'interpellation d'une vingtaine de suspects âgés de 19 à 33 ans.

Selon un rapport détaillé de la gendarmerie nationale consulté par Jeune Afrique, tous ces individus étaient des repris de justice et ont été trouvés en possession d'armes blanches et de chanvre indien. Cette similitude avec les arrestations d'Édéa souligne l'ampleur du phénomène sur l'ensemble du territoire camerounais.


Les multiples interventions des forces de sécurité ces dernières semaines révèlent l'ampleur d'un phénomène qui dépasse le cadre d'Édéa ou de Yaoundé. Le trafic et la consommation de chanvre indien semblent s'être répandus dans plusieurs régions du pays, touchant des populations de plus en plus jeunes et générant une criminalité connexe préoccupante.


Jeune Afrique a constaté que ces opérations soulignent l'engagement des autorités à prendre des mesures rigoureuses pour protéger la population et freiner les activités illicites. Cependant, elles posent également la question de la prévention et de la prise en charge des toxicomanes, aspects souvent négligés dans une approche essentiellement répressive.
La présence de récidivistes parmi les suspects interroge par ailleurs sur l'efficacité du système pénal actuel. Faut-il durcir les peines ? Améliorer les conditions de détention pour éviter les récidives ? Développer des programmes de réinsertion ? Autant de questions que soulèvent ces arrestations successives.


Au-delà des succès opérationnels ponctuels, la lutte contre le trafic de stupéfiants au Cameroun reste confrontée à plusieurs défis majeurs. Le premier concerne les moyens alloués aux forces de sécurité pour le démantèlement des réseaux. Le second touche à la corruption qui, dans certains cas, facilite la circulation des produits illicites.


Les informations recueillies par Jeune Afrique suggèrent également que le cannabis consommé et vendu au Cameroun provient de plusieurs sources : production locale dans certaines zones reculées du pays, mais aussi importation depuis des pays voisins où la culture est plus développée.
Pour les autorités, l'enjeu est désormais de transformer ces coups de filet en véritables démantèlements de réseaux, en remontant les filières jusqu'aux têtes pensantes et aux financiers de ces trafics. Sans quoi, les arrestations de petits revendeurs, aussi spectaculaires soient-elles, ne permettront pas d'endiguer durablement le phénomène.


Les prochains jours diront si les trois suspects d'Édéa accepteront de collaborer avec la justice pour identifier leurs complices et fournisseurs. De cette coopération dépendra peut-être la capacité des forces de l'ordre à frapper plus haut dans la chaîne du trafic de chanvre indien dans la Sanaga-Maritime.