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Actualités of Monday, 13 December 2021

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : libération du journaliste Mbombog Mbog Matip

Le journaliste a passé 16 mois en prison Le journaliste a passé 16 mois en prison

• Mbombog Mbog Matip est le Directeur de publication du journal "Climat Social"

• Il a été libéré de la prison de Kondengui

• Il était poursuivi pour diffamation en complicité



Le Directeur de publication du journal "Climat Social", Mbombog Mbog Matip vient d'être libéré de la prison centrale de Yaoundé après de multiples renvois de son procès au tribunal militaire.

Le journaliste a passé 16 mois en prison. Il a été arrêté le 17 Août 2020 et détenu sur une prétendue affaire sans plainte, sans une convocation, sans mandat d’amener ou encore moins un mandat d’arrêt.
"Notre confrère a été enlevé, le 17 Août 2020 à 10 heures par six militaires cagoulés, lourdement armés à son domicile du quartier Mimboman à Yaoundé. Afin de dissuader la population présente, ces hommes armés ont usé de plusieurs tirs de sommation et de la projection de gaz lacrymogènes.", avait déploré le président du Synajic, Alex Koko à Dang.

LES FAITS

Mbombog Mbog Matip est handicapé moteur, amputé des deux pieds suite à un accident de circulation le 18 Décembre 1992 sur l’axe lourd Yaoundé-Douala. Il se déplace avec une prothèse, une chaussure orthopédique et deux béquilles. Son enlèvement fut exécuté sous les ordres du colonel Emile Joël Bankoui, commandant de la division de la sécurité militaire (Semil).

Transporté manu militari avec dédain, mépris et menaces dans un véhicule de l’armée camerounaise sous une escorte lourdement armée pour le ministère de la défense dans la cellule tortionnaire du commandant de la Sémil où il a été torturé entre 11 heures à 22 heures, déshabillé, prothèse et chaussure orthopédique démontées et mes béquilles jetées. Suite à cette violence extrême des coups de bottes et des matraques militaires, je suis ressorti, épuisé, avec des blessures et des hématomes sur tout le corps. Après cette étape, il fut conduit au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) où il a également été torturé, illégalement et abusivement gardé à vue dans ses sombres cellules pendant trois (03) semaines.

Détenu dans des conditions inhumaines, interdit de visites, sans soins encore moins de repas décents dans ces cellules, je fus forcément auditionné sans l’assistance de son conseil devant des militaires, sans notification d’une plainte. C'est sur place que Mbombog Mbog Matip, est informé qu'il est poursuivi par le ministère public et l'Etat du Cameroun pour diffamation en complicité. Le 07 Septembre 2020 aux environs de 22 heures, devant le lieutenant- colonel, juge d’Instruction Misse Njone Jacques Baudouin en service au tribunal militaire de Yaoundé, il est accusé d’inculpation et propagation de fausses nouvelles, fait relevant de la cybersécurité et cybercriminalité, et mis en détention provisoire pour une durée de six (06) mois à la prison centrale de Yaoundé où il est détenu abusivement jusqu’à ce jour sans avoir été présenté au commissaire du gouvernement.

Après dix (10) mois de détention provisoire, notre confrère est présenté pour la première fois devant madame Ngo Bakoa, juge au tribunal militaire de Yaoundé, section correctionnelle pour une audience publique, le 12 Juin 2021 où il a été notifié d’un nouveau motif : «Propagation de fausses nouvelles» contre le ministère public, Colonel Emile Joël Bankoui et Paul Daizy. Cette audience fut renvoyée au rôle du 12 Juillet 2021 à sa demande. A cette audience du 12 Juillet 2021, Mbombog Mbog Matip a récusé son conseil Me Emmanuel Simh, pour non-respect des clauses.

Selon notre confrère il était question pour Me Simh de le défendre jusqu’à l'obtention de sa libération. Cette audience fut renvoyée au rôle du 09 Août 2021 pour qu'il soit légalement notifié sur la prétendue plainte du Colonel Emile Joël Bankoui et Paul Dayzi Biya qui seraient à l’origine de son emprisonnement à la prison centrale de Yaoundé-Kodengui.

Le 8 novembre dernier, le tribunal militaire de Yaoundé s'est déclaré incompétent lors de l'audience par défaut de preuve et l'affaire a été renvoyée au 13 décembre prochain pour délibérer. Il est a été établi que notre confrère est détenu depuis le 7 septembre illégalement, abusivement et arbitrairement à la prison centrale de Yaoundé-Kodengui où il est muselé et séquestré. Pour rappel Mbombog Mbog Matip enquêtait sur le présumé coup d'état contre le président de la République et le vol des grosses cylindrées à Lomé au Togo en mai 2020 dont les commanditaires seraient les hautes personnalités de la République en service à la présidence et les hauts gradés de l'armée.