Le leader de l'UNDP s'appuie sur le G27, ces anciens cadres exclus du SDF, pour reconquérir un fief perdu depuis 1992


Bello Bouba Maïgari joue une carte audacieuse dans la région de l'Ouest. Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, l'ancien ministre de Paul Biya et candidat à la présidentielle du 12 octobre a officialisé fin juillet l'adhésion à son parti, l'Union nationale pour le développement et le progrès (UNDP), des membres du G27, un groupe d'anciens cadres du Social Democratic Front (SDF) exclus de leur formation peu avant le décès du chairman John Fru Ndi.


Le G27 réunit des figures politiques de premier plan, toutes originaires de l'Ouest bamiléké. Parmi eux, rapporte Jeune Afrique, l'ancien député et sénateur Jean Tsomelou, l'ancien sénateur Paul Tchatchouang, et d'autres vieux briscards de la politique cumulant chacun près de trois décennies d'engagement politique dans la région.


Cette alliance marque un tournant stratégique pour l'UNDP de Bello Bouba Maïgari, qui n'avait plus eu d'élu dans la région de l'Ouest depuis les élections locales de 1992. En s'adjoignant l'expérience et les réseaux de ces anciens du SDF, le candidat de l'opposition espère reconquérir un territoire longtemps dominé par le parti au pouvoir et, plus récemment, disputé par le MRC de Maurice Kamto.


L'absence de Maurice Kamto, dont la candidature a été invalidée par le Conseil constitutionnel, a créé un vide politique dans la région de l'Ouest. Selon l'analyse de Jeune Afrique, ni l'Union des mouvements socialistes (UMS) de Pierre Kwemo, ni le Mouvement citoyen national camerounais (MCNC) de Jean Monthe, ni l'Union démocratique du Cameroun (UDC) de Tomaino Ndam Njoya n'avaient jusque-là pu s'imposer comme d'indiscutables prétendants à la victoire dans cette région stratégique.

Dans ce contexte de fragmentation de l'opposition, l'arrivée du G27 dans les rangs de l'UNDP pourrait rebattre les cartes. Ces anciens cadres du SDF disposent d'une connaissance approfondie du terrain et de réseaux militants encore actifs, malgré les conflits internes qui ont secoué leur ancien parti.


Le pari de Bello Bouba Maïgari repose sur la capacité de ces transfuges à mobiliser leur ancienne base électorale. Après plus de trois décennies passées au SDF, ces cadres exclus conservent-ils leur influence auprès des électeurs ? Peuvent-ils transférer leur capital politique à l'UNDP ?

Jeune Afrique souligne que cette stratégie d'alliance intervient alors que le RDPC, malgré ses solides acquis dans la région grâce à son impressionnant réseau d'hommes liges, fait face à des rivalités internes à l'approche des élections locales prévues en février 2026.

La présidentielle du 12 octobre 2025 dira si l'expérience du G27 et des anciens du SDF suffira à propulser Bello Bouba Maïgari au premier plan dans l'Ouest camerounais, une région désormais au cœur d'une âpre bataille électorale entre le pouvoir et une opposition fragmentée mais combative.