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Actualités of Thursday, 9 June 2022

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : les barmen refusent d'augmenter le prix de la bière

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Le Syndicat national des exploitants de débits de boissons du Cameroun prône un gel des prix alors qu’une rumeur de hausse est persistante.

Le président du Syndicat national des exploitants de débits de boissons du Cameroun s’insurge contre des rumeurs fortement relayées et persistantes au sujet de l’augmentation des prix des produits brassicoles. Dans une lettre adressée au ministre du Commerce, en date du 17 mai dernier, portant en objet : «Notre position au sujet de l’augmentation des prix des produits brassicoles », Me Roger Tapa porte une voix ferme du syndicat dont il préside aux destinées : « Le Synedeboc tient à vous signifier solennellement son opposition à cette entreprise de manipulation, aussi bien quant à son fond que quant à sa démarche.»

Toutefois, le Synedeboc reconnaît l’existence de pratiques qu’il impute « à certains distributeurs qui, profitant de la rareté des produits brassicoles, augmentent les prix de manière unilatérale, anarchique et discriminatoire au détriment des exploitants dont l’activité est menacée de cessation, ainsi que des consommateurs, ce qui contrarie l’action du gouvernement dans sa lutte contre la vie chère. »

La prise de position officielle du Synedeboc se veut pragmatique et emprunte de prudence dans un contexte de vie chère, où le gouvernement tente de contenir une flambée généralisée des prix dont les conséquences sociales seraient désastreuses. Or certaines voix chez des barmen suggèrent plutôt, devant la raréfaction des produits brassicoles, un réajustement à la hausse des prix dans les bars. La nouvelle grille tarifaire proposée par ces barmen, membres d’un syndicat distinct, prévoit de vendre la bière à 800 Fcfa dans les bars vente à emporter. Ils ont d’ailleurs fait un dépôt préalable de barèmes au ministère du Commerce. Or, aux termes de l’arrêté 0095/ Mincommerce du 14 avril 2022, la bière au même titre que les eaux minérales et les boissons hygiéniques fait partie des produits dont les prix et tarifs sont soumis à la procédure d’homologation préalable et non à celle du dépôt préalable des barèmes. En outre, en matière d’homologation préalable des prix, la procédure, qui obéit à des règles très précises, réserve le soin de saisine de l’administration en charge des prix soit au producteur, soit à l’importateur, selon les cas.
Pour remettre un peu de sérénité dans cette sorte de cacophonie, le président national du Synedeboc en appelle à une concertation sous l’égide du ministre du Commerce : « Nous avons l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance une rencontre impliquant les différents acteurs de la chaîne à votre convenance, laquelle permettra au Synedeboc de vous exposer ses propositions visant à rétablir la sérénité dans ce secteur névralgique qui est le notre », suggère Me Roger Tapa.

Un tel cadre de concertation entre différents acteurs de la chaîne peut être bénéfique, ne serait-ce que pour expliquer et corriger le phénomène de la rareté des produits brassicoles au cœur des tensions dans ce secteur névralgique.