Cameroun : le BIR met fin au parcours de deux redoutables terroristes

Des éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) déployés dans la localité de Limani par Mora ont mis deux membres de Boko Haram, hors d’état de nuire dans la nuit du 17 au 18 octobre 2023. Les deux terroristes sont tombés dans un guet-apens tendu par l’armée aux encablures du lycée de ladite localité. Ces derniers s’y rendaient pour récupérer les denrées alimentaires que leur ravitailleur a dissimulées dans les broussailles environnantes du lycée. Mal leur en a pris car les éléments des Forces armées postés dans les parages ne leur ont pas donné la chance d’aller jusqu’au bout de leur mission. Ils ont ouvert le feu sur eux et deux d’entre eux ont été mortellement atteints. Deux autres ont été grièvement blessés et évacués à l’hôpital de district de Mora. «C’est exactement à 23h57 que nos vaillants soldats les ont abattus. Il faut préciser que la réussite de cette opération est le résultat de la franche collaboration entre la population et les forces armées», rapporte déclare Modou Gana, membre du comité de vigilance de Limani. «Pour éradiquer ce phénomène, la population a compris qu’elle doit dénoncer les suspects. C’est d’ailleurs grâce à l’interaction des deux parties que cette opération a été un succès. Le ravitailleur de ces malfaiteurs a été dénoncé aux forces armées. C’est donc grâce aux informations que ce dernier a été épinglé. Il a été aperçu au marché d’Amchidé, en train de faire des achats faramineux. Il achetait des denrées prisées par ces terroristes.

C’est à partir de ces achats que la population a su qu’il a des liens avec ces mauvais gens. L’information est vite remontée au niveau des forces armées qui l’ont filé et l’ont interpellé. C’est de son exploitation que des informations ont été recueillies, lesquelles ont permis à nos vaillants soldats de mettre en déroute ces criminels de pire espèce», salue-t-il. On apprend qu’ils étaient une dizaine à avoir infiltré le village. «Deux sont tombés sur les carreaux et deux autres ont été grièvement blessés au niveau des pieds. On leur a fracassé les jambes. Si ce n’était pas l’effet de nuit, tous auraient pu être capturés. Mais la nuit aidant, quelques-uns ont réussi à se faufiler entre les arbustes et à s’enfuir», regrette Modou Gana. La franche collaboration qui sous-tend depuis un certain temps les rapports entre la population de l’arrondissement de Kolofata et les éléments des forces armées déployés dans leur unité administrative a permis de réduire considérablement les infiltrations et les attaques de ces hors-la-loi dans cette partie de la région de l’Extrême-Nord. De 2014 à 2018, les localités de cette unité administrative ont été les plus touchées par les attaques de Boko Haram. Ils jouissaient de la complicité de la population locale. Mais depuis l’année 2020, les populations retrouvent progressivement leur vie d’avant. « Nous disons merci à Dieu pour la paix. Il y a moins de cinq, nous étions quotidiennement attaqués par ces gens. Ils investissaient nos localités, commettaient des exactions et repartaient sans que l’armée ne parvienne à les inquiéter. Mais depuis que la population a compris la nécessité de collaborer avec l’armée, ils sont régulièrement traqués. Ils craignent de s’aventurer sur nos terres comme par le passé. Nous les dénonçons et l’armée ne leur fait pas de cadeau», se félicite Modou Gana. « Je me dis que les populations des localités qui continuent jusqu’ici à être attaquées doivent se serraient la main avec l’armée pour venir à bout de ces gens. Elles doivent aider l’armée à les aider», conseille ce membre du comité de vigilance de Limani.