Cameroun : la femme d’un chef traditionnel brûlée vive, l’armée accusée

C'est la consternation à Mejang, petite localité située dans le département de Boyo, région du Nord-Ouest. La cour royale a été attaquée par les soldats de l’armée selon les informations rapportées par le lanceur d’alerte N’zui Manto. La résidence de chef traditionnel a été incendié apprend-on. L’épouse de l’autorité traditionnelle n’a pas pu échapper aux flammes et a été brûlée vive.
« C'est la consternation au village Mejang, petite localité située dans la région du Nord-ouest où un énième drame désormais banale a eu lieu. Madame Ngochia, épouse du Fon a trouvé atrocement la mort dans leur résidence incendiée par des soldats », rapporte N’zui Manto.

Pour l’heure les autorités camerounaise n’ont pas communiqué sur ce drame qui choque l’opinion. L’armée camerounaise est régulièrement citée dans des exactions commises sur les populations civiles dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Plusieurs rapports des organisations de défense des droits humains dont Huma Right Watch avaient établi que les militaires camerounais tout comme les groupes armés séparatistes commettent des exactions contre les populations civiles.

Le 14 février 2020, l'armée camerounaise avait commis un massacre de civils a Ngarbuh avec l'aide des milices de Mbororos. Le bilan fait été de 23 civils morts calcinés dont des femmes enceintes et des enfants. Le 21 avril, le public a eu connaissance des conclusions de l'enquête ordonnée par le président de la République Paul Biya. Le document confirme l'implication des militaires camerounais dans ce drame odieux.

Depuis fin 2017, dans un contexte de conflit opposant les forces de défense et de sécurité camerounaises à des séparatistes armés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, des exactions ont lieu où les belligérants s'accusent de crimes contre les civils