L'article 4 du code électoral prévoit que c'est Elecam qui organise les élections au Cameroun : "Elections Cameroon est un organisme indépendant chargé de l'organisation, de la gestion et de la supervision de l'ensemble du processus électoral".
Ce qui suppose que Elecam a l'obligation de communiquer sur les conditions et modalités pratiques de l'élection présidentielle d'octobre 2025 déjà convoquée. Notamment apporter les précisions sur les éléments constitutifs du dossier de candidature et d'éligibilité à la présidentielle.
C'est ce qui se fait partout ailleurs comme dans ce communiqué en capture de la Commission électorale indépendante de Côte d'Ivoire (Ceni), qui indique les modalités de candidature à l'élection présidentielle d'octobre 2025.
D'ailleurs, Elecam a souvent communiqué sur les modalités d'inscriptions sur les listes électorales. Pourquoi s'abstenir de le faire en ce qui concerne les modalités à remplir pour candidater à la présidentielle ?
Il ne revient pas aux candidats d'effectuer des recherches dans le code électoral dont certains points sont imprécis. Alors que 3 jours sur les 10 prévus pour les dépôts de candidature sont écoulés, on ne sait rien sur la forme prévue pour les actes d'investiture des candidatures indépendantes signées par les élus, membres consulaires, chefs de premier degré, et à faire légaliser par les autorités administratives.
Ce d'autant plus qu'il existe un flou juridique sur la définition même du terme autorités administratives habilitées à légaliser les actes d'investiture. Car est considérée comme autorité administrative, toute personne de droit public relevant du droit administratif, qui peut prendre des décisions unilatérales.
Dans ce cas tout fonctionnaire est une autorité administrative. Est-ce à dire que les commissaires, officiers de police, maires... peuvent-ils, au même titre que les gouverneurs, préfets, sous- préfets et leurs adjoints, légaliser les actes d'investiture ? Elecam doit être clair sur ce point.
Elecam a aussi l'obligation de préciser les conditions et formes d'investiture à respecter par les partis politiques notamment le sens donné au terme "parti non représenté" qui ressort de l'article 121 du code électoral ; le code électoral étant muet sur sa définition. Or il reste 07 jours pour le dépôt des candidatures et le flou persiste.
En l'absence de toutes ces informations dans les délais de 10 jours de dépôt de candidature, cette élection encourt annulation lors du contrôle de sa régularité devant le Conseil constitutionnel.