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Actualités of Friday, 7 October 2022

Source: Kalara

Cameroun : Un huissier de justice accusé de diffamation sur les réseaux sociaux

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L’affaire oppose deux conseillers municipaux de la commune de Matomb dans le Centre. La plaignante reproche à l’officier ministériel en compagnie d’une autre personne d’avoir porté atteinte à son honneur en publiant ses photos sur les réseaux sociaux comme étant une prostituée.


Il faudra encore attendre le 13 octobre 2022 pour être davantage édifié sur l’affaire de diffamation et de publications obscènes sur les réseaux sociaux opposant Mme Gwet Esther Georgette et Me Oum, huissier de justice, tous deux conseillers municipaux à la commune de Matomb, département du Nyong et Kelle, région du Centre. Faute d’un arrangement amiable, les camarades politiques de l’honorable Cabral Libii ont décidé de s’affronter devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif pour régler leur différend. Mme Gwet Esther Georgette est à l’origine de la procédure judiciaire engagée contre Me Oum et un certain Pouth, actuellement en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé Kondengui.

Le mercredi 22 septembre 2022, les protagonistes se sont retrouvés devant la barre pour l’ouverture des débats. Seule la plaignante a donné sa version des faits. Les deux prévenus n’ont pas encore pris la parole pour présenter leur défense. Dès l’entame de son témoignage, Mme Gwet Esther Georgette a déclaré qu’elle connaissait bien Me Oum comme étant son camarade du parti et collègue conseiller municipal avec qui elle dit avoir entretenu de bonnes relations jusqu’à la tenue de la session consacrée à l’élection de l’actuel Maire de Matomb, le 18 février 2020. Les dissensions entre les deux camarades naissent, dit-elle, au sujet du mode de désignation du maire de cette commune.

Elle explique que la divergence de vue née au sein du conseil municipal a mis en opposition le groupe de conseillers municipaux auquel elle faisait partie et qui avait soutenu que l’exécutif municipal soit élu et non désigné par la hiérarchie de leur formation politique au groupe dirigé par Me Oum. Ce sont ces clivages qui auraient attisé la haine de l’huissier de justice envers sa personne.

Campagne de dénigrement ?

La plaignante, qui dit avoir fait la connaissance de M. Pouth pour la première fois à l’enquête préliminaire au Secrétariat d’Etat à la défense (SED), l’accuse particulièrement d’être l’acteur principal de la campagne de dénigrement savamment organisée à son encontre. Elle reproche au mis en cause d’avoir publié ses photos et son numéro de téléphone dans un site de rencontres amoureuses sans son avis. Elle explique que ce dernier avait, d’une part, fait un montage en joignant une photo d’une femme nue à côté de ses photos et collé des grossiers messages la présentant comme étant une prostituée. Répondant à une question de ses avocats, la plaignante a indiqué que M. Pouth a tenté de lui faire des avances amoureuses en lui envoyant la photo de son sexe et un appel téléphonique vidéo qu’elle a bloqué.

Depuis la publication de ces images obscènes sur les réseaux sociaux, la plaignante raconte qu’on la considère comme une prostituée au point où certaines personnes intéressées l’appellent et lui disent «qu’ils veulent goutter à [son] piment». Elle a ajouté avoir parfois l’impression d’être rejetée par ses proches et ses électeurs devant qui elle est souvent obligée de se justifier. «Mes enfants sont choqués par ces publications. Je vis un véritable traumatisme ayant aggravé l’hypertension artérielle dont je souffre», a confié Mme Gwet avant de soutenir ses déclarations avec un dossier médical délivré par ses médecins traitants.

S’agissant de l’huissier de justice, Mme Gwet Esther Georgette s’insurge contre le fait que ce dernier a partagé dans le forum du conseil municipal de la commune de Matomb les images litigieuses publiées dans les réseaux sociaux par M. Pouth. Et qu’après ces publications choquantes, M. Oum lui aurait demandé de s’expliquer à ce sujet. Devant l’indignation de certains conseillers qui lui demandaient les raisons de ces agissements, il avait répondu, dit-elle, qu’il détenait d’autres informations plus compromettantes que celles qu’il avait déjà publiées. «J’avoue que les publications querellées ont sérieusement porté atteinte à mon honneur qui a été traîné dans la boue», a conclu la plaignante. M. Oum qui a séjourné derrière les barreaux dans le cadre de cette affaire, nie les chefs d’accusation retenus à son encontre et parle d’un procès de la haine. La suite des débats est prévue le 13 octobre 2022. Affaire à suivre.