Jeune Afrique révèle une vague de défections sans précédent dans les rangs du parti au pouvoir, de l'Adamaoua au Sud-Cameroun.

Les investigations exclusives de Jeune Afrique révèlent l'ampleur de la crise qui secoue la base militante du RDPC. Dans l'Adamaoua, Abdoullaye Nana, président de la section RDPC du Mbere-Centre, a claqué la porte, invoquant l'incapacité du parti à tenir ses promesses de développement. À Betaré-Oya, dans la région de l'est, des militants ont abandonné leurs tenues du RDPC sur la place publique, un geste symbolique fort rapporté par Jeune Afrique.

Plus surprenant encore, les révélations de Jeune Afrique montrent que cette contestation touche même Ma'an, dans le sud considéré comme le bastion de Paul Biya. Des habitants ont bloqué la route pour empêcher un meeting du RDPC à Ambam, protestant contre une coupure d'électricité qui dure depuis six mois. Un acte de défiance impensable il y a encore quelques années.

Landry Nganfeh, président de sous-section dans l'Adamaoua, confie à Jeune Afrique la gravité de la situation : "Il faut reconnaître que les militants sont dans le doute. Il y a un travail de remobilisation à faire. C'est une course contre la montre."

Jeune Afrique révèle également l'existence d'enregistrements compromettants qui circulent sur les réseaux sociaux. Une militante du RDPC réputée proche de la famille présidentielle y tente maladroitement de discréditer les ministres démissionnaires, les accusant d'ambitions personnelles. Un signe de l'affolement qui gagne les cercles du pouvoir.

Les sources de Jeune Afrique indiquent que cette érosion de la base militante constitue un défi majeur pour le RDPC, qui doit faire face à une démobilisation de ses troupes à quelques mois seulement de l'échéance électorale.