Jeune Afrique révèle les détails du contrat du sélectionneur belge, incluant ses missions sportives et extra-sportives, ainsi que les circonstances de sa récente lettre de démission.

Les détails du contrat de Marc Brys avec l'État camerounais viennent d'être révélés par le magazine Jeune Afrique, levant le voile sur l'un des dossiers les plus sensibles du football camerounais. Le sélectionneur belge des Lions Indomptables perçoit un salaire mensuel brut de 39 580 094 francs CFA, soit environ 60 000 euros par mois.

Signé le 8 avril 2024 directement avec l'État camerounais et non avec la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), ce "acte contractuel d'engagement" de sept pages fixe des objectifs sportifs particulièrement ambitieux au technicien belge.

Marc Brys doit non seulement qualifier les Lions Indomptables pour la Coupe d'Afrique des Nations 2025, mais également les mener à la victoire. Concernant la Coupe du monde 2026, l'objectif minimal fixé est d'atteindre les quarts de finale. Le contrat stipule également que le sélectionneur doit faire progresser significativement le Cameroun au classement FIFA.

Au-delà des missions purement sportives, le contrat octroie à Marc Brys des responsabilités extra-sportives révélatrices des tensions internes du football camerounais. L'accès aux vestiaires est désormais strictement réservé au sélectionneur, à son équipe technique et aux joueurs.
Cette clause, directement liée aux critiques concernant l'ingérence supposée de Samuel Eto'o, président de la Fecafoot, interdit à toute autre personne d'accéder aux vestiaires sans l'autorisation expresse du Belge, que ce soit avant, pendant ou après un match, qu'il soit amical ou officiel.

Le salaire de 39 580 094 francs CFA inclut la rémunération de son analyste vidéo, évaluée à 2 952 000 francs CFA. À la signature du contrat, Marc Brys devait recevoir une avance équivalente à cinq mois de salaire.
Les avantages en nature sont également substantiels : billets d'avion en classe affaires entre Yaoundé et Héraklion (Grèce) deux fois par an, véhicule 4x4 avec chauffeur, logement sécurisé avec personnel. En cas de bons résultats, le sélectionneur pourrait prétendre à une prime deux fois supérieure à celle des joueurs.

Ces révélations interviennent dans le contexte de la récente lettre de démission adressée par Marc Brys au ministère des Sports le 21 juillet, invoquant le non-paiement de deux mois de salaires. Cette démission, rapidement démentie par les parties concernées, avait fait suite à quatre relances restées sans réponse.
Selon les sources de Jeune Afrique, le retard de paiement relèverait d'un problème administratif, les ordres de virement devant transiter par quatre bureaux successifs et être validés par la présidence de la République. Les arriérés auraient été réglés suite aux négociations menées entre le 21 et le 23 juillet.

Le contrat prévoit des modalités de résiliation pour les deux parties. L'État peut résilier le contrat pour faute ou sans motif, moyennant le versement d'une indemnité correspondant à la durée restante. De son côté, Marc Brys dispose d'un droit de sortie en cas de non-paiement de salaire pendant soixante jours, avec possibilité de réclamer une indemnité équivalente au solde.
Cette révélation des détails contractuels de Marc Brys illustre les enjeux financiers et politiques entourant la sélection nationale camerounaise, dans un contexte où les résultats sportifs restent scrutés de près par l'opinion publique.