Le candidat politique camerounais Hiram Samuel Iyodi a publié mercredi une déclaration officielle virulente contre la France et son président Emmanuel Macron, accusant Paris de perpétuer un système "néocolonial" au Cameroun.


Cette prise de position fait suite à une lettre publique du président français du 30 juillet dernier, dans laquelle Emmanuel Macron reconnaissait "le rôle direct et massif de la France dans la répression sanglante des mouvements indépendantistes camerounais de 1945 à 1971".


Dans son communiqué diffusé depuis Yaoundé, Hiram Samuel Iyodi salue cette reconnaissance historique tout en dénonçant ce qu'il qualifie de "vérité silencieuse" : "La France n'a pas agi seule. Elle a opéré avec la collaboration active du régime camerounais post-indépendance."



Le candidat politique va plus loin en établissant un lien direct entre le passé colonial et la situation politique actuelle du Cameroun. "Le régime que nous combattons aujourd'hui est donc explicitement identifié comme héritier et complice du système colonial", affirme-t-il dans sa déclaration.



Iyodi évoque les violences de l'époque coloniale en rappelant que "des dizaines de milliers de Camerounais ont été exécutés, torturés, emprisonnés ou massacrés" et que "des villages entiers ont été rasés". Il mentionne également l'assassinat de figures historiques comme Ruben Um Nyobé, Félix Moumié et Ernest Ouandié.

La déclaration se termine par un questionnement sur l'avenir : "Cette réalité appelle une question essentielle : peut-on sérieusement espérer la souveraineté, la justice ou le progrès, en maintenant au pouvoir ceux qui ont été les relais de la répression ?"


Cette prise de position s'inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre certains mouvements politiques camerounais et la France, accusée par ses détracteurs de maintenir une influence excessive sur ses anciennes colonies africaines.



Le communiqué, signé par l'organisation HIRAM25, illustre les débats toujours vifs autour des relations franco-africaines et de l'héritage colonial, plus de 60 ans après l'indépendance du Cameroun en 1960.