Ils sont pris en charge, mais à leurs propres faits.
«J’ai prescrit que les formations hospitalières qui vont recevoir les blessés, les soignent aux frais de l’État». C’est l’une des annonces fortes de Paul Biya suite de l’accident meurtrier de train qui a fait 76 morts et 599 blessés le 21 octobre 2016 à Eséka. Sur le terrain, l’application de la mesure présidentielle se fait à deux vitesses.
Dans les hôpitaux publics, la prescription est respectée en dépit de quelques difficultés. Dans les formations privées, la réalité est toute autre. La Nouvelle Expression (LNE) en kiosque le 26 octobre rapporte la situation à la Clinique Muna et Idimed de Douala. 43 blessés du drame y ont été admis, souligne le journal.
Voici la réponse d’une rescapée à la question du reporter de savoir qui supporte sa prise en charge «c’est une surprise madame que vous me posez une telle question. Depuis mon admission vendredi 21 octobre 2016, toutes les dépenses, les ordonnances, les examens, les médicaments sont à la charge de ma famille. Mais vous m’étonnez ! C’est ce que je peux dire», affirme-t-elle.
L’administration confirme cette information et s’explique: «Madame, en effet, j’ai entendu parler d’une prise en charge, mais sans doute cela ne concerne que le public et non le privé. Nous avons reçu 43 malades hospitalisés. A ce jour, beaucoup sont sortis. On a enregistré un décès parce que la dame défunte est venue de Yaoundé avec un membre amputé. Ayant déjà perdu beaucoup de sang, le temps de la conduire en salle, elle a rendu l’âme en chemin», renseigne le Dr Linus Kemende, Directeur du service hospitalier.
Selon lui, «les malades sont venus d’eux-mêmes. Tous leurs frais étaient sous leurs responsabilités. On ne peut donc pas parler de gratuité de la prise en charge. Nous n’avons également pas reçu un soutien de l’État. La clinique est vieille de 38 ans et nous sommes habitués à gérer les cas de catastrophes comme cela a été le cas avec CAMAIR, par exemple».