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Actualités of Friday, 26 February 2016

Source: cameroon-info.net

Camair-Co: Jean Paul Nana Sandjo bientôt limogé ?

Photo d'archive utilisée juste a titre d''illustration Photo d'archive utilisée juste a titre d''illustration

Selon les informations relayées par l’hebdomadaire Sans Détours n°153 du mercredi 24 février 2016, une rencontre aurait réuni il y a quelques jours à Yaoundé le ministre des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o et le président du Conseil d’Administration de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) Edouard Akame Mfoumou. A en croire le journal, les deux hommes se serait entretenus sur l’avenir du DG Jean Paul Nana Sandjo à la tête de la compagnie aérienne nationale.

«Pour les observateurs avertis, le limogeage de l’actuel Dg de la Camair-Co ne constituerait en rien une surprise, tant son bilan est à l’abri de critiques et de récriminations. Les érudits de la gestion d’entreprise attendaient le limogeage de Jean Paul Nana Sandjo depuis les tristes évènements de septembre 2015, après les violentes manifestations des passagers Camair-Co à la représentation de Yaoundé», lit-on.

En outre, «la rencontre entre la PCA et le ministre de tutelle, qui fonde les commentaires sur le départ programmé du Dg, intervient au moment où des informations alarmistes font état du blocage à Addis-Abeba du Dja - le principal avion de la flotte, pour commande non satisfaite d’une pièce mécanique, en vue de sa réparation. Une situation qui contraint la compagnie à recourir presque permanemment au leasing, avec des pertes qu’on connaît. En somme, Camair-Co tarde, selon les chiffres de son exploitation, à rentabiliser son investissement, avec 4 de ses 5 aéronefs en sous-exploitation», écrit Sans Détours.

Le journal, qui déroule les arguments en défaveur de l’homme qui préside à la destinée de la Camair-Co depuis le 25 juin 2014, souligne que même les actes de gestion ne rassurent guère quant à l’avenir de la compagnie que beaucoup voient compromis. «On parle toujours d’un endettement colossal sous lequel ploie Camair-Co, avec très peu de lisibilité sur le règlement de cette ardoise. De l’intérieur, les mesures de redressement prises dans le cadre de sa restructuration en cours, n’affichent toujours pas de résultats probants».

En dépit du dégraissage du personnel, passant de près de 1.000 à environ 700 le nombre des employés, le salaire n’est pas des plus réguliers, le personnel accusant régulièrement de retards dans son paiement. «Même la mise en service des deux avions MA60 en grande pompe, ne semble pas combler toutes les attentes. Ainsi l’Etat voit s’effriter ses efforts consentis dans le cadre de la restructuration, sans grand changement, à l’instar des 25 milliards de F CFA d’emprunts contractés auprès de certaines banques en vue d’équilibrer les comptes de l’entreprise».

L’on se souvient également qu’en octobre 2015, dans une lettre ouverte est adressée au Directeur Général (Dg), aux administrateurs, au Président du Conseil d’Administration et  aux tutelles techniques et financières, un cadre de l’entreprise accusait le DG Jean Paul Nana Sandjo d’être la cause de la chute de l’entreprise.

Toutefois, nuance Sans Détours, pour des infiltrés du ministère des Transports - Edgard Alain Mebe Ngo’o, ne serait pas très favorable au limogeage actuel de Nana Sandjo, qui ferait alors suite à celui de Pierre Tankam à la tête de la Ccaa - l’Autorité aéronautique nationale du Cameroun, le mois passé. «Selon ces observateurs, le limogeage de Nana Sandjo afficherait Mebe Ng’o comme tombeur des Dg Bamiléké, alors même que le limogeage de Pierre Tankam est loin d’avoir soldé ses incongruités», écrit le journal.

Par incongruité, le journal évoque le fait que l’ex DG a été succédé non pas par un autre ressortissant de la région de l’Ouest, en respect à la politique de l’équilibre régional qui gouverne les nominations, même pas par un ressortissant d’une autre région, mais par sa «sœur» du Sud, Mme Assoumou. Une situation qui irriterait, au-delà de ressortissants du grand Ouest, ceux des autres régions du Cameroun et notamment de la grande famille Beti, qui voient dans ce remplacement une volonté manifeste du «pays organisateur» de confisquer les postes juteux de la République.