Alors que la campagne pour l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 s’intensifie, des négociations secrètes se dérouleraient entre plusieurs figures de l’opposition en vue d’une possible alliance. Selon des sources proches des discussions, Monsieur Anicet Ekanè, leader du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM), aurait rencontré Belo Bouba Maigari, président de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), dans le cadre des consultations pour une candidature unique contre le président sortant Paul Biya.
Ces pourparlers interviennent dans un contexte tendu, marqué par le rejet controversé de la candidature de Maurice Kamto par le Conseil Constitutionnel, une décision qualifiée de « coup d’État politique » par le MANIDEM. Dans un communiqué publié mercredi, Anicet Ekanè a dénoncé une « alliance entre le Conseil Constitutionnel, le MINAT et le RDPC », estimant que cette exclusion était « arbitraire et antidémocratique ».
Face à cette situation, plusieurs formations politiques cherchent désormais à consolider leurs forces pour offrir une alternative crédible au régime en place. La rencontre entre Ekanè et Maigari s’inscrit dans cette dynamique, bien qu’aucun accord définitif n’ait encore été officialisé.
Si l’idée d’une candidature commune séduit une partie de l’opposition, sa concrétisation reste incertaine. Les divergences stratégiques et les sensibilités politiques différentes entre les partis pourraient compliquer les négociations. Par ailleurs, le RDPC, fort de sa maîtrise des institutions, demeure un adversaire redoutable.
Cependant, pour les partisans d’Anicet Ekanè, une alliance avec l’UNDP et d’autres formations pourrait donner un nouveau souffle à la contestation, en capitalisant sur le mécontentement suscité par l’exclusion de Kamto.
Cette séquence électorale, déjà marquée par les polémiques, place le Cameroun sous haute tension. Des organisations de la société civile et des observateurs internationaux suivent de près l’évolution des tractations, craignant une nouvelle crise post-électorale si les conditions du scrutin ne garantissent pas une compétition équitable.
Dans son communiqué, le MANIDEM a appelé les Camerounais à « ne pas céder au découragement » et à se mobiliser pacifiquement pour « défendre les acquis démocratiques ». Reste à savoir si les leaders politiques parviendront à transcender leurs divergences pour incarner un front uni face au pouvoir en place.