Actualités of Wednesday, 20 August 2025
Source: www.camerounweb.com
En misant sur une figure controversée du passé pour contrer Samuel Eto'o, le ministre des Sports s'enferme dans une stratégie perdante qui révèle ses limites politiques. Dans sa guerre ouverte contre la direction actuelle de la FECAFOOT, Narcisse Mouelle Kombi vient de jouer une carte particulièrement risquée en s'appuyant sur Aboubakar Alim Konaté. Ce choix, loin d'incarner le renouveau promis, ressemble davantage à un retour vers les pratiques d'antan que le football camerounais pensait avoir définitivement tournées. Une stratégie qui interroge sur les véritables intentions du ministre et révèle peut-être l'épuisement de ses options face à un Samuel Eto'o solidement installé à la tête de l'instance fédérale.
Le pari risqué de Mouelle Kombi sur Aboubakar Alim Konaté
Le retour d’une figure controversée
Sous la présidence d’Iya Mohamed, Aboubakar Alim Konaté, son neveu, apparaissait comme le véritable « patron de l’ombre » de la Fecafoot. Maître des finances, influent sur toutes les décisions, il incarnait une gestion centralisée et opaque, qui a durablement terni l’image de l’institution. Aujourd’hui encore, son nom reste associé à ces dérives, au point qu’il a été sanctionné d’une suspension de dix ans par la Fédération pour divers manquements aux textes.
Ramener un tel acteur au-devant de la scène ne peut qu’éveiller les souvenirs douloureux d’une gouvernance contestée et nourrir la méfiance. Pour beaucoup d’observateurs, il symbolise le passé que le football camerounais tente de dépasser.
Mais il est important de rappeler qu’Iya Mohamed, incarcéré depuis le 9 juin 2013 à la prison centrale de Kondengui, n’a jamais cautionné les manigances actuelles de son neveu. Bien que leur nom soit souvent associé, les démarches d’Aboubakar Alim Konaté relèvent aujourd’hui de sa seule initiative. Iya Mohamed, qui continue de purger sa peine, se tient à l’écart des intrigues et ne peut être tenu responsable des manœuvres politiques dans lesquelles son neveu s’illustre
Une stratégie ministérielle sans avenir
C’est pourtant sur cet homme discrédité que le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, a choisi de s’appuyer dans sa croisade contre la Fecafoot. Depuis quatre ans, le ministre multiplie les initiatives pour fragiliser Samuel Eto’o et perturber son travail à la tête de la Fecafoot. À chaque tentative, la méthode reste la même : recourir à d’anciennes figures rejetées, s’appuyer sur des réseaux épuisés et privilégier l’affrontement au dialogue. Mais le constat est clair : ces
offensives échouent systématiquement.
La raison tient à leur nature même : loin d’incarner une réforme crédible, elles apparaissent comme de simples règlements de comptes politiques. Et en choisissant de miser aujourd’hui sur Aboubakar Alim Konaté, Mouelle Kombi ne fait que confirmer cette logique de recyclage d’anciens acteurs discrédités, incapables de rassembler ou d’innover.
Une image de plus en plus fragilisée
En réalité, ce pari révèle la faiblesse stratégique du ministre. Plutôt que de construire une alternative solide et tournée vers l’avenir, il ressuscite des visages qui rappellent les dérives du passé. Un choix qui risque non seulement d’aggraver sa réputation d’opposant systématique à la Fecafoot, mais aussi de l’isoler davantage sur l’échiquier sportif national.
Pour le public et les acteurs du football, ce n’est plus l’image d’un homme de réforme qui domine, mais celle d’un responsable politique enfermé dans une bataille d’arrière-garde.