Actualités of Saturday, 6 September 2025

Source: www.camerounweb.com

CONFIDENTIEL: fuite du tarif officiel pour financer la campagne de Paul Biya dévoilé

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Les révélations exclusives obtenues par Jeune Afrique lèvent le voile sur les mécanismes de financement de la campagne présidentielle de Paul Biya. Des documents internes du RDPC, consultés par nos équipes, révèlent l'existence d'un barème détaillé qui transforme chaque responsable politique, administratif ou économique en contributeur obligé de la machine électorale du président sortant.
Un système de cotisation pyramidal révélé par Jeune Afrique



Jeune Afrique a pu consulter en exclusivité les documents internes qui détaillent précisément les montants attendus de chaque catégorie de responsables. Cette grille tarifaire, jusqu'alors tenue secrète, révèle une organisation minutieuse du financement électoral basée sur la hiérarchie administrative.
Au sommet de cette pyramide financière, les révélations de Jeune Afrique placent les vice-présidents de l'Assemblée nationale et les membres du gouvernement, contraints de débourser 2 millions de FCFA (environ 3 000 euros) chacun. Une somme considérable qui illustre les attentes du parti au pouvoir envers ses plus hauts responsables.


Les informations exclusives recueillies par Jeune Afrique révèlent une gradation précise des contributions attendues. Les sénateurs et députés sont ainsi taxés à 500 000 FCFA (760 euros), tandis que les maires doivent s'acquitter du même montant, créant une forme d'égalité entre élus nationaux et locaux.
Jeune Afrique a également découvert que le système n'épargne aucun niveau de responsabilité : les adjoints aux maires contribuent à hauteur de 100 000 FCFA (150 euros), et même les simples conseillers municipaux sont sollicités pour 10 000 FCFA (15 euros). Cette révélation exclusive illustre la volonté du RDPC de mobiliser financièrement l'ensemble de son appareil politique.


Selon les documents exclusifs consultés par Jeune Afrique, l'administration centrale n'échappe pas à cette logique contributive. Les directeurs d'administration centrale sont attendus à hauteur de 500 000 FCFA (760 euros), leurs sous-directeurs à 150 000 FCFA (200 euros), créant ainsi une chaîne de financement qui traverse toute la hiérarchie administrative.
Ces révélations de Jeune Afrique soulèvent des questions sur la frontière entre fonction publique et engagement politique. Comment des fonctionnaires peuvent-ils être contraints de financer la campagne d'un candidat, fût-il leur supérieur hiérarchique ? Cette pratique interroge sur l'indépendance de l'administration camerounaise.


Les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique révèlent que ce système s'apparente davantage à une taxation déguisée qu'à un soutien spontané. Chaque responsable se voit attribuer un montant précis selon sa fonction, transformant la campagne présidentielle en une opération de financement participatif obligatoire.


Jeune Afrique a appris que cette méthode permet au RDPC de prévoir avec précision ses recettes de campagne, en s'appuyant sur la captivité de ses responsables. Une stratégie qui garantit un financement stable mais qui pose des questions éthiques majeures.


Bien que les documents consultés par Jeune Afrique ne précisent pas explicitement les sanctions en cas de non-paiement, la logique du système suggère des conséquences pour les récalcitrants. Dans un système où les nominations dépendent largement du bon vouloir présidentiel, refuser de contribuer pourrait s'avérer coûteux politiquement.


Jeune Afrique a pu constater que cette mécanique de financement créée une forme de chantage institutionnel, où chaque responsable devient otage de sa position hiérarchique. Un système qui transforme l'engagement politique en obligation financière.


Ces révélations exclusives de Jeune Afrique mettent en lumière un modèle de financement électoral unique en son genre. Contrairement aux systèmes démocratiques classiques où les contributions sont volontaires et encadrées, le Cameroun semble avoir institutionnalisé une forme de taxation électorale interne.
Cette méthode, révélée par nos enquêtes, pose des questions fondamentales sur la séparation entre ressources publiques et campagnes politiques. Quand des fonctionnaires payés par l'État contribuent obligatoirement à la campagne du président, la frontière entre public et privé devient floue.


Les documents exclusifs analysés par Jeune Afrique révèlent surtout l'efficacité redoutable de cette machine financière. En s'appuyant sur la hiérarchie administrative et politique existante, le RDPC s'assure d'un financement prévisible et substantiel, sans dépendre des aléas des dons privés.
Cette révélation exclusive illustre comment le parti au pouvoir a transformé l'appareil d'État en instrument de financement électoral, créant un avantage compétitif considérable sur ses adversaires politiques.