Actualités of Thursday, 4 September 2025

Source: www.camerounweb.com

CONFIDENTIEL : La lettre secrète de macron qui embarrasse Etoudi

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Emmanuel Macron reconnaît officiellement les "violences répressives" françaises au Cameroun

Une correspondance confidentielle entre l'Élysée et le Palais de l'Unité, révélée en exclusivité par Jeune Afrique, jette un éclairage nouveau sur les tensions ethniques actuelles au Cameroun. Dans cette lettre adressée récemment à Paul Biya, Emmanuel Macron reconnaît explicitement qu'« une guerre avait eu lieu au Cameroun » et que les autorités coloniales françaises ont exercé des « violences répressives » contre les populations, notamment bamilékés.


Pour la première fois depuis l'indépendance du Cameroun, un président français assume officiellement la responsabilité de son pays dans la répression sanglante des années 1950-1960. Cette reconnaissance tardive, que Jeune Afrique a pu consulter, intervient dans un contexte particulièrement sensible, quelques semaines après le rejet de la candidature de Maurice Kamto à la présidentielle d'octobre.


L'enquête exclusive de Jeune Afrique révèle que la correspondance présidentielle française contient des données jusqu'ici classifiées. Le document précise qu'« en additionnant les différents chiffres fournis par l'autorité militaire française dans les années où la répression est la plus intense, entre 1956 et 1962, il est possible d'estimer ce bilan officiel à 7 500 combattants tués, au minimum, par l'armée française ».



Mais selon les sources diplomatiques consultées par Jeune Afrique, cette reconnaissance officielle cache une réalité encore plus sombre. La lettre de Macron admet explicitement que « ce chiffre est très en deçà des réalités et ne prend pas en compte les civils », suggérant que le bilan réel de cette guerre oubliée pourrait être bien plus lourd.



Cette démarche inédite d'Emmanuel Macron n'est pas fortuite, révèle l'enquête de Jeune Afrique. Elle s'inscrit dans une stratégie plus large de la diplomatie française visant à anticiper les évolutions politiques au Cameroun, alors que Paul Biya, âgé de 92 ans, brigue un huitième mandat.


Les révélations de Jeune Afrique montrent que cette reconnaissance des "violences répressives" françaises pourrait être instrumentalisée par certains acteurs politiques camerounais pour légitimer leurs revendications actuelles, notamment au sein de la communauté bamiléké qui fut particulièrement visée par cette répression coloniale.


L'impact de cette correspondance présidentielle dépasse le cadre diplomatique traditionnel. Elle confère une dimension historique aux débats actuels sur la "bamiphobie" et pourrait modifier durablement les rapports entre Paris et Yaoundé à l'approche de l'élection présidentielle camerounaise.