Les négociations pour une coalition de l’opposition camerounaise prennent un tour explosif. Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), accuse Me Harissou, notaire proche de Marafa Hamidou Yaya, de lui avoir tendu un piège visant à le discréditer, lui et sa campagne, à deux mois de la présidentielle.


Me Harissou, mandataire de Marafa Hamidou Yaya, avait entamé des discussions pour rapprocher Issa Tchiroma et Bello Bouba Maïgari (UNDP) en vue d’une alliance. Mais selon des sources proches de Tchiroma, ces pourparlers auraient été manipulés pour semer la division et affaiblir sa candidature. « Me Harissou est un gros menteur. Il a organisé cette médiation pour me piéger et nuire à ma crédibilité », aurait déclaré Tchiroma, dénonçant une manœuvre destinée à torpiller ses chances dans la course à la présidence.

Cette révélation intervient alors que les tentatives de coalition entre opposants butent sur les rivalités personnelles et les soupçons d’ingérence. Réunis à Foumban puis à Yaoundé, les leaders de l’opposition (Tchiroma, Akere Muna, Patricia Tomaïno Ndam Njoya) n’ont pu s’entendre sur un candidat unique. Les discussions, marquées par des propositions suspectes (comme celle d’écrire anonymement des noms sur un papier) et la présence controversée de Célestin Bedzigui, proche du pouvoir, ont alimenté les tensions.

Tchiroma, qui se présente comme un « candidat de rupture », tente désormais de rallier le camp de Maurice Kamto (exclu de la présidentielle mais toujours influent). Pourtant, les divisions persistent : certains partisans de Kamto penchent pour Bello Bouba Maïgari, d’autres pour un boycott pur et simple du scrutin.