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Actualités of Thursday, 2 March 2023

Source: www.camerounweb.com

CNPS : une affaire scandaleuse amenée au Tribunal criminel spécial

Dénonciation auprès du Tribunal criminel spécial (TCS) Dénonciation auprès du Tribunal criminel spécial (TCS)

Le Collectif des retraités, des démissionnaires et des personnels de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) a adressé une note au président du Tribunal criminel spécial (TCS). Le sujet est la gestion de madame Assim Hortense, directrice des finances.

Dans le message relayé par le lanceur d’alertes Boris Bertolt, on peut lire plusieurs points tous autant graves et qui irritent les contestataires.

1) primes de résultat octroyées par le Conseil d’administration au personnel
Les deux dernières années, 2 500 000 000 (deux milliards cinq cent millions) FCFA environ ont été octroyés au personnel par le Conseil d’administration de la CNPS. Aucune clé de répartition n’a été dévoilée. L’unique personne capable de clarifier ce mystère est madame Assim qui a déterminé les montants, les ayant ainsi affectés selon des critères subjectifs.

2) Prime du 13ème mois. Cette prime est attribuée par le Conseil d’administration de la CNPS à tout le personnel. Cependant, comme la prime de résultat, sa clé de répartition est une nébuleuse que seule, madame Assim peut clarifier. Les disproportions criardes sont apparues de cette répartition, édulcorant ainsi un climat social déjà délétère.

3) Placements financiers et prises de participations. Ceux-ci se chiffrent à plus de 200 milliards FCFA. Seule madame Assim négocie en amont les taux d’intérêt sans une Commission contradictoire. Les taux d’intérêt arrêtés par ses soins sont religieusement entérinés et validés par le Conseil d’Administration.

4) Octroi des marches publics. Malgré l’existence d’une Commission de passation des marchés publics et des dires de ses proches collaborateurs, madame Assim détermine en amont les adjudicataires et entreprises bénéficiaires. En dix (10) ans, près de 400 000 000 000 (quatre cent milliards) FCFA ont été attribués en termes de marchés publics sans un véritable audit.

5) Non application de la convention collective et des effets financiers générés
Il est à noter que la Convention collective, non abrogée jusqu’à cette date par toutes les parties, le Ministère de Tutelle y compris, donne droit à une augmentation de salaire, évaluée tous les trois (03) ans, par une Commission paritaire. À ce jour, la dette consécutive auxdites augmentations peut avoisiner un ratio de 25% ; ce qui, du reste, est réputé être une dette « obligatoire » vis-à-vis du personnel CNPS, situation susceptible d’entraîner, à tout moment, des remous sociaux.

6) La gestion opaque du « chef de projets ». Du haut de son poste de Directeur des finances et de la comptabilité (DFC), le directeur général de la CNPS a cru nécessaire de renforcer le pouvoir et l’ascendant de dame Assim Hortense sur la structure organisationnelle de cet Organisme en la nommant « Chef de projets ». Madame Assim a ainsi une mainmise sur toutes les directions sans exception, les Centres de prévoyance sociale y compris.

Il n’est donc pas surprenant qu’elle préside, en lieu et place du directeur général, les conférences de directions. Elle influe fortement sur la désignation, par le Conseil d’administration, des responsables de l’équipe de direction jusqu’au niveau des sous-directeurs et chargés de missions et procède aux nominations des autres responsables à partir des Chefs de services qui, d’évidence, lui vouent loyauté et fidélité.

Elle évalue les conseillers techniques, troisième pallier de responsabilité selon l’organigramme en vigueur après le directeur général et son adjoint, de même que tous les directeurs. Plus grave, le système d’information « informel », voire de méthodes proches du harcèlement est tel que très souvent, la seule issue reste la démission (cas tout récent de M. Emoungue Ngolle, ancien directeur régional de l’Adamaoua, Nord et Extrême-Nord), sous de fallacieux motifs de colportage dans un bar.

Relativement à ces mêmes procédés machiavéliques, il y a même lieu d’adjoindre, sans pour autant verser dans l’exagération, un cas de meurtre, celui d’un ancien responsable de la communication de la boîte, communicateur du RDPC, le regretté Meyanga Simon ; d’autres enfin, ont été exposés à l’humiliation, c’est le cas du magistrat Mengang Salomon, ancien Directeur des affaires juridiques et du contentieux, poussé dans la rue comme un vulgaire personnage.

Cette structure transversale, horizontale, autocratique et dictatoriale pousse par peur, tous les responsables de la chaîne décisionnelle, à l’accompagner, soit dans les détournements, soit dans les fautes de gestion.