Actualités of Wednesday, 9 July 2025
Source: www.camerounweb.com
La bataille judiciaire qui divise la famille de l'oligarque Pascal Monkam de regrettée mémoire est loin d'avoir livré son dernier épisode. Un feuilleton à l'image des films hollywoodiens qui vient de connaître un nouveau rebondissement avec une audience cruciale prévue ce mercredi.
Les 20 ayants droit du défunt homme d'affaires - ses 15 enfants vivants et ses 5 veuves - sont convoqués ce mercredi 9 juillet 2025 à 11h dans le cabinet du président de la Cour d'appel de l'Ouest, siégeant à Bafoussam. Cette nouvelle audience s'inscrit dans le cadre de la procédure relative à la mise sous séquestre des biens mobiliers et immobiliers de l'entrepreneur camerounais.
La juridiction avait décidé le 28 mai dernier d'ouvrir une enquête civile pour démêler l'écheveau complexe de cette succession qui oppose depuis plus de quatre ans les héritiers de l'une des plus grandes fortunes du Cameroun.
À l'origine de cette procédure judiciaire interminable : l'impressionnant patrimoine laissé par Pascal Monkam, figure emblématique du secteur hôtelier camerounais, disparu en février 2021 en Afrique du Sud. Le défunt magnat des affaires a légué à ses héritiers un véritable empire économique qui attise aujourd'hui les convoitises.
Ce patrimoine comprend notamment la chaîne d'hôtels La Falaise implantée à Douala, Yaoundé, Bonanjo et Bafoussam, un centre commercial stratégiquement situé à Douala, de nombreux biens immobiliers à Bakassa et dans plusieurs grandes villes du pays, ainsi qu'un complexe hôtelier en Afrique du Sud. S'y ajoutent de nombreux comptes bancaires dont les montants restent confidentiels mais qui alimentent les spéculations sur l'ampleur réelle de la fortune laissée.
Cette saga judiciaire s'inscrit dans un phénomène plus large qui touche régulièrement les grandes fortunes camerounaises. Au-delà de la famille Monkam, les descendants des défunts richissimes hommes d'affaires André Sohaing, Victor Fotso et Paul Soppo Priso se livrent depuis des années à des guerres successorales aux ramifications judiciaires interminables.
Ces conflits familiaux, qui peuvent s'étendre sur des décennies, révèlent souvent les lacunes du système judiciaire camerounais en matière de règlement des successions complexes, particulièrement quand elles impliquent des patrimoines transnationaux et des structures d'entreprises sophistiquées.
La procédure de mise sous séquestre vise à préserver les biens en attendant qu'une solution définitive soit trouvée entre les héritiers. Cette mesure conservatoire devient nécessaire lorsque les disputes familiales risquent de compromettre la gestion et la préservation du patrimoine successoral.
Pour les 20 ayants droit de Pascal Monkam, l'audience de ce mercredi pourrait marquer un tournant dans cette bataille qui dure depuis plus de quatre ans. Reste à savoir si cette nouvelle étape judiciaire permettra enfin d'apaiser les tensions ou si elle ne constituera qu'un énième épisode d'un feuilleton qui semble parti pour durer.