Actualités of Sunday, 1 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Célestin Djamen fracasse son ancien mentor Maurice Kamto

Dans l'émission "Canal Presse" sur Canal 2, Célestin Djamen a livré une analyse critique de la stratégie électorale consistant à privilégier la diaspora, quelques jours après le grand meeting de Maurice Kamto à Paris. L'homme politique invite à une approche plus "réaliste" centrée sur les électeurs du Cameroun.

Célestin Djamen distingue deux catégories d'acteurs politiques : "Il y a les hommes politiques idéalistes et d'autres qui sont pragmatiques." Selon lui, "le réalisme politique exige que l'homme politique regarde d'abord la finalité de ses actions."

S'appuyant sur les données officielles d'Elecam, l'ancien ministre dresse un constat arithmétique : "L'élection présidentielle se passera au Cameroun. 99% des électeurs inscrits se trouvent au Cameroun." Sur les 7 848 000 électeurs inscrits selon Elecam, seulement 26 713 se trouvent à l'étranger, précise-t-il.
Cette répartition conduit à des chiffres révélateurs : "Sur les 5 continents, si on fait la division par 5, chaque continent aurait donc 5 000 inscrits", calcule Djamen. Pour l'Europe, il estime qu'en répartissant ces 5 000 inscrits entre "les principaux pays où résident les Camerounais" - France, Espagne, Allemagne, Italie et Suisse - la France ne compterait qu'environ 2 000 électeurs inscrits.

Cette analyse l'amène à un constat frappant concernant le meeting parisien : "Les gens qui étaient au meeting hier sont à 98% des personnes qui ne sont pas inscrites dans les consulats et les ambassades." Il explique cette situation par les contraintes administratives : "Pour s'inscrire en France par exemple, il faut détenir une carte consulaire et une CNI. Donc il y a très peu d'inscrits en France."

Fort de cette analyse chiffrée, Célestin Djamen formule sa recommandation : "Quand un homme politique veut, s'il est validé par le Conseil constitutionnel, être candidat et faire sa campagne, je pense que la priorité devrait être donnée aux électeurs camerounais du Cameroun."

Cette intervention soulève une question stratégique fondamentale : faut-il privilégier l'impact médiatique et symbolique d'un meeting dans la diaspora, ou concentrer d'emblée les efforts sur le territoire où se trouvent la quasi-totalité des électeurs effectifs ?

Les propos de Célestin Djamen ouvrent un débat sur l'efficacité des stratégies de campagne dans un contexte où la diaspora, bien que nombreuse et influente, dispose d'un poids électoral limité selon les chiffres officiels. Cette réflexion intervient alors que plusieurs candidats potentiels s'apprêtent à définir leurs stratégies pour la présidentielle d'octobre 2025.