À quelques semaines de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) dans la Mefou Afamba affiche des signes de division. Deux rencontres politiques, organisées à 24 heures d’intervalle par des figures influentes du parti, illustrent une lutte de positionnement entre élites locales, entretenant un climat de rivalité qui pourrait fragiliser la campagne du candidat Paul Biya.

D’un côté, Madame Meyanga épse Noah Marie Angèle, maire d’Afanloum et Présidente du Comité d’Organisation du Mouvement, convoque un grand rassemblement de femmes camerounaises ce jeudi 31 juillet à l’esplanade de l’Hôtel de Ville de Yaoundé. Sous le parrainage du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, cette rencontre vise à « soutenir le choix de la maturité et de l’expérience incarné par S.E. Paul Biya ».

De l’autre, Luc Magloire Mbarga Atangana, Ministre du Commerce et figure incontournable du RDPC dans la région, organise une réunion le 1er août avec les cadres et militants du parti. Bien que les deux événements affichent un objectif commun – mobiliser pour la présidentielle –, leur quasi-simultanéité trahit une concurrence interne.

Selon des observateurs politiques, cette situation reflète les stratégies individuelles des deux personnalités. Luc Magloire Mbarga Atangana, déjà bien implanté dans l’appareil gouvernemental, cherche à consolider son leadership local. Madame Meyanga, quant à elle, nourrirait des ambitions ministérielles et tenterait de s’imposer comme une voix incontournable, notamment en capitalisant sur le soutien des femmes, un électorat clé.

Les réseaux sociaux, notamment WhatsApp, ont servi de relais à ces appels, chacun des camps mobilisant ses soutiens. Si officiellement, les deux élites affichent leur loyauté envers Paul Biya, leurs initiatives parallèles soulèvent des questions sur l’unité réelle du parti dans ce département.

Cette division pourrait affaiblir la campagne du RDPC dans la Mefou Afamba, un territoire où le parti doit impérativement maximiser ses scores face à une opposition qui se structure. Des tensions internes pourraient décourager les militants et nuire à la cohésion nécessaire en période électorale.

Pour les analystes, le parti devra rapidement œuvrer à un rapprochement entre ses différentes factions afin d’éviter que ces rivalités ne profitent à l’opposition. « Le RDPC a toujours tiré sa force de sa discipline et de son unité. Si des luttes intestines prennent le dessus, cela pourrait créer des failles exploitables par les adversaires », souligne un expert en politique camerounaise.

Il reste à voir si les instances dirigeantes du RDPC imposeront une harmonisation des agendas ou si ces dynamiques locales persisteront. Une chose est sûre : dans la course à la présidentielle, chaque meeting, chaque ralliement compte. Et dans la Mefou Afamba, le RDPC devra choisir entre les ambitions de ses élites… et l’intérêt supérieur du parti.