Actualités of Monday, 13 October 2025

Source: www.camerounweb.com

C'est fini: un puissant cabinet américain proche de TRUMP, projette la victoire de Tchiroma Bakary à 61,87%

Nouveau rebondissement dans la crise post-électorale camerounaise. Un cabinet d'analyse américain proche du Parti républicain de Donald Trump a publié lundi une projection nationale donnant Issa Tchiroma Bakary vainqueur avec 61,87% des suffrages. Une annonce qui alimente la confusion alors qu'aucun résultat officiel n'a encore été publié par les autorités camerounaises. L'informaion est relayée par le lanceur d'alerte Boris Bertolt.

La bataille des chiffres prend une dimension internationale. Selon des informations relayées sur les réseaux sociaux, un cabinet d'analyse politique américain affilié au Parti républicain de Donald Trump aurait publié une projection nationale de l'élection présidentielle camerounaise du 12 octobre, créditant Issa Tchiroma Bakary de 61,87% des voix.

Cette projection, dont l'authenticité et la méthodologie restent à confirmer, intervient dans un contexte déjà explosif. Depuis samedi soir, opposition et pouvoir s'affrontent sur le terrain des résultats, chacun revendiquant la victoire de son candidat sans qu'Elections Cameroon (Elecam) n'ait publié le moindre chiffre officiel.

L'intervention d'un cabinet américain dans le débat électoral camerounais constitue un fait rare et potentiellement significatif. Si elle était confirmée, elle marquerait une forme d'internationalisation de la crise post-électorale, avec des acteurs étrangers prenant position avant même les autorités locales.
Le lien avec le Parti républicain de Donald Trump ajoute une dimension géopolitique à l'affaire. L'ancien et futur président américain, qui a remporté l'élection présidentielle de novembre 2024 et sera investi en janvier 2025, est connu pour sa politique étrangère moins interventionniste mais aussi plus imprévisible que celle de son prédécesseur.


Le score de 61,87% annoncé par ce cabinet correspond aux fourchettes revendiquées par "l'Union Pour le Changement 2025", qui évoquait samedi des résultats "oscillant entre 60 et 80%" pour Tchiroma Bakary dans plusieurs bureaux de vote. Cette convergence de chiffres renforce la stratégie de communication de l'opposition.

"Cette projection indépendante confirme ce que nous disons depuis samedi : le peuple camerounais a massivement voté pour le changement", a réagi un proche de la campagne de Tchiroma Bakary. "Nous appelons les autorités à respecter ce verdict populaire plutôt que de s'entêter dans le déni."

Du côté du pouvoir, la réaction ne s'est pas fait attendre. Bien que le gouvernement n'ait pas encore communiqué officiellement, des sources proches du ministère de l'Administration territoriale évoquent une "ingérence étrangère inacceptable" et une "manipulation orchestrée par l'opposition".
"Aucun cabinet étranger, qu'il soit américain, français ou chinois, n'a à se mêler du processus électoral camerounais", a déclaré sous anonymat un responsable gouvernemental. "Seul Elecam a la légitimité pour publier les résultats. Tout le reste n'est que propagande."


Cette projection intervient au moment où le ministre Paul Atanga Nji multiplie les menaces contre les candidats publiant des résultats via des "plateformes illégales". Le ministre avait évoqué dimanche une "ligne rouge à ne pas franchir" et promis des poursuites "sans la moindre complaisance".

Plusieurs observateurs s'interrogent sur la méthodologie utilisée par ce cabinet américain pour établir cette projection. Comment un organisme basé aux États-Unis peut-il produire des chiffres nationaux fiables alors même qu'Elecam, qui dispose de représentants dans tous les bureaux de vote, n'a encore rien publié ?
"Si ce cabinet a réellement les moyens de compiler des résultats à l'échelle nationale avant les autorités camerounaises, cela pose de sérieuses questions", note un analyste politique. "Soit ils ont accès à des informations privilégiées, soit leur projection repose sur des données parcellaires qui ne reflètent pas nécessairement la réalité du scrutin."

L'opposition, elle, affirme avoir mis en place un réseau de plusieurs milliers de représentants dans les bureaux de vote à travers le pays, chargés de photographier les procès-verbaux et de les transmettre via WhatsApp. Ces données auraient pu être partagées avec des partenaires internationaux.



Cette intervention d'acteurs étrangers dans le débat électoral camerounais rappelle la situation au Gabon en août 2023. Avant le coup d'État qui avait renversé Ali Bongo Ondimba, plusieurs médias et organisations internationales avaient contesté les résultats officiels donnant le président sortant vainqueur avec 64,27% des voix.

L'armée gabonaise avait alors justifié son intervention en dénonçant une élection "frauduleuse" et en invoquant la nécessité de "préserver la paix". Le Cameroun se trouve-t-il sur une trajectoire similaire ?

Des rumeurs persistantes font état d'un possible coup d'État en gestation au Cameroun, alimentées par des mouvements inhabituels de troupes et le silence troublant de la hiérarchie militaire. L'intervention d'un cabinet américain dans le débat pourrait être interprétée comme un signal adressé à l'armée camerounaise.