Actualités of Tuesday, 4 November 2025

Source: Le détective n°1263 du 4 novembre 2025

'C'est du passé' : le ministre Sadi enfonce le couteau dans la plaie des citoyens

Parole du gouvernement Parole du gouvernement

Dans une déclaration ce dimanche 02 novembre 2025, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a condamné sans réserve, les appels à l’insurrection, aux villes mortes et à la désobéissance civile lancés par certains acteurs politiques, non sans demander aux Camerounais dans la foulée de vaquer librement à leurs occupations.

Mesdames, Messieurs, le 27 octobre 2025, au cours d’une audience solennelle et en application de l’article 137 de notre Code électoral, le Conseil Constitutionnel a procédé à la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.

À l’issue de celle-ci, comme nous le savons, le candidat Paul Biya du Rassemblement démocratique du peuple camerounais a été déclaré vainqueur, avec un score de 53,66 % des suffrages valablement exprimés. C’est l’aboutissement d’une campagne électorale ouverte, intense, où, on a pu le constater, tous les candidats et leurs partisans ont œuvré sans relâche et sans compter, à convaincre les camerounaises et les camerounais, quant à leur crédibilité personnelle, à la pertinence de leur projet de société et de leur programme d’action, à leur capacité à incarner les aspirations et les attentes de leurs concitoyens, ainsi qu’aux atouts qui fondent leur représentativité et justifieraient la confiance du peuple camerounais qu’ils sollicitent.

Les Camerounais ont écouté, apprécié, évalué, soupesé et se sont prononcés, au bout du compte, en faveur du Président candidat Paul Biya. Jamais, sans doute, un scrutin présidentiel au Cameroun, n’a connu un tel suspense. A l’instar aussi bien de la campagne électorale que du vote proprement dit qui se sont déroulés en toute liberté, en toute responsabilité et dans le calme, le dépouillement du scrutin par les instances appropriées, à savoir les Commissions locales des votes, les Commissions départementales de supervision des votes, la Commission nationale de recensement général des votes, et enfin le Conseil constitutionnel, a été conduit sans heurts et conformément aux dispositions du code électoral.

À cet égard, de nombreux observateurs nationaux et internationaux ont fait connaître leurs avis qui tous, ont relevé pour s’en féliciter, le bon déroulement de ce scrutin, exalté à la fois sa bonne organisation et la maturité politique du peuple camerounais, toutes choses qui nous confortent dans le sentiment que les camerounais ont fait valoir leur libre arbitre et procédé à un choix de raison, celui de l’expérience et de la sagesse, un choix qui garantisse la paix et la stabilité du Cameroun, dans un monde en mutation perpétuelle et qui fait face à des crises et des défis de toute nature. C’est tout le sens du choix porté sur le Président candidat Paul Biya, c’est-à-dire, non pas le changement pour le changement comme d’aucuns ont pu le souhaiter, mais un choix pour un changement dans la continuité. Et, de ce point de vue, en remerciant de tout cœur le Peuple camerounais pour la confiance que ses concitoyens ont bien voulu lui renouveler, le président Biya a pris l’engagement de tenir le plus grand compte de leurs attentes, notamment celles des jeunes et des femmes.

Mesdames, Messieurs, comme dans la plupart des pays qui se veulent démocratiques, les usages commandent que l’on prenne acte du verdict final prononcé par l’institution investie de cette prérogative exclusive, et que les protagonistes se congratulent, tant il est vrai qu’aucun candidat ne peut être juge et partie, et partant, ne peut s’autoproclamer vainqueur. C’est pour cette raison que le gouvernement dénonce vivement la proclamation hâtive par un candidat de sa victoire, en même temps que la contestation radicale du verdict final du Conseil constitutionnel confirmant la victoire du Président candidat Paul Biya. Qui plus est, le gouvernement condamne sans réserve les appels à l’insurrection, aux villes mortes ou à la désobéissance civile, qui sont de nature à mettre en péril la vie de la nation, la paix sociale et le développement économique.

Il y a lieu, en effet, de déplorer et condamner les effets néfastes des mots d’ordre lancés ces derniers jours, pour revendiquer à cor et à cri une victoire non établie. Nous avons vu des hordes de manifestants se ruer sur la place publique dans quelques-unes de nos villes, commettant de graves sévices à l’encontre d’honnêtes citoyens, pillant des biens appartenant à des personnes physiques ou morales, incendiant des édifices publics et privés, prenant d’assaut des postes de sécurité, des bâtiments abritant des services publics, des permanences de partis politiques, et d’autres exactions. Ce sont là autant d’agissements inadmissibles, qui engagent aussi bien la responsabilité de leurs acteurs que celle de leurs instigateurs.

À ce propos, le gouvernement rappelle que de tels faits constitutifs d’actes d’insurrection, sont prévus et réprimés par l’article 116 (nouveau) du Code pénal camerounais qui dispose ainsi qu’il suit : « Est puni de l’emprisonnement de 10 à 20 ans celui qui, dans un mouvement insurrectionnel : (a) provoque ou facilite le rassemblement des insurgés par quelque moyen que ce soit ; (b) empêche par quelque moyen que ce soit la convocation, la réunion, ou l’exercice de la force publique ou s’en empare ; (c) envahit ou détruit des édifices publics ou privés ; (d) détient ou s’empare d’armes, de munitions ou d’explosifs ; (e) porte un uniforme, un costume, ou autres insignes officiels, civils ou militaires ». Face à ces débordements intolérables dans un État de droit, le gouvernement de la République a pris des mesures visant à rétablir le bon ordre et la tranquillité publics, conformément à ses devoirs régaliens. Des interpellations de fauteurs de trouble pris en flagrant délit de leurs forfaits, ont été effectuées. Les mis en cause sont actuellement en exploitation au sein des services de sécurité, afin d’établir les responsabilités des uns et des autres et de les traduire devant les juridictions compétentes, le cas échéant.

C’est le lieu de saluer, une fois de plus, le sens élevé de responsabilité et le professionnalisme de nos forces de défense et de sécurité, qui ont su faire montre dans toutes leurs interventions, à la fois de fermeté et de retenue. Il n’y a pas eu d’usage disproportionné de la force publique, comme certains ont cru devoir le décrier, ici et là, notamment à travers certaines chancelleries des pays amis. Au demeurant, c’est aussi le lieu d’en appeler à l’objectivité des représentants des pays amis et autres partenaires internationaux, dans le regard qu’ils portent sur les enjeux qui nous interpellent et leurs prises de position sur nos réalités structurelles ou conjoncturelles. Le gouvernement entend rappeler qu’ils ont pour vocation première d’œuvrer au renforcement des relations entre leurs pays respectifs et le Cameroun, et qu’ils ne devraient en aucun cas, se muer en donneurs de leçons et qu’ils devraient éviter que leurs prises de position ne s’apparentent à des vues partisanes, susceptibles de déteindre sur nos relations avec leurs pays respectifs, des positions qui doivent rester fondées sur le respect mutuel de nos souverainetés.

Mesdames, Messieurs, face à toutes les tentatives endogènes ou exogènes visant à attiser les tensions dans notre pays, par des appels à l’insurrection, à la désobéissance civile, qui sont de nature à semer le désordre, l’insécurité et l’instabilité si préjudiciables au développement économique et social du Cameroun, le gouvernement en appelle au discernement, au sens de responsabilité et au patriotisme des camerounaises et des camerounais, pour faire échec à toutes ces tentatives mal venues et préserver nos précieux acquis que sont la paix, la stabilité, la cohésion sociale et le vivre ensemble. Le gouvernement exhorte tous nos compatriotes à prendre garde de souscrire à des mots d’ordre inopportuns, qui tentent de semer la panique, en créant toutes sortes d’artifices visant à instaurer un climat de désolation dans le pays, au travers notamment de pénuries artificielles de denrées alimentaires, alors que tout est mis en œuvre pour rassurer les populations et leur permettre de vaquer normalement à leurs occupations.

Le gouvernement affirme que l’élection présidentielle relève désormais du passé, et que, le grand enjeu qui doit dès à présent nous mobiliser, est celui de la mise en œuvre du nouveau programme du septennat que nous propose le président Paul Biya, et qui pourra, soyez-en certains, mieux que par le passé, répondre aux aspirations et aux attentes du peuple camerounais. Oui, à l’aube du nouveau septennat, l’heure n’est plus à la cristallisation et à l’amplification des conflits qui ont causé tant de préjudices à notre pays. Le gouvernement invite par conséquent toutes et tous, à œuvrer à éteindre ces conflits meurtriers pour privilégier ensemble le Cameroun, par-delà les ethnocentrismes, les égocentrismes et les ambitions personnelles. Car si nos ambitions peuvent être légitimes, l’intérêt de la nation doit primer ces ambitions.